De l’économie bancaire à l’économie synchronisée.

L’état des lieux

L’état des lieux

 

Les temps changent, les crises aussi.
Celle de 2008 ne ressemble à aucune autre.
Cette crise dans laquelle nous sommes entré en 2008 va marquer une transition entre un modèle économique productif mais aujourd'hui obsolète et un nouveau modèle.

Mais qui va dessiner ce nouveau modèle économique ?
Une certitude : il ne se dessinera pas tout seul !

 

L'évolution technologique, fait que nous produisons de plus en plus avec de moins an moins de travail humain.

 

D'un point de vue arithmétique cela veut dire que le revenu global du capital progresse en permanence pendant que le revenu du travail se réduit.

Dans notre modèle capitaliste bancaire, ce revenu du capital profite à une petite minorité d'individu, pendant que la grande majorité de la population se partage ce revenu global du travail en constante diminution.

 

L'économie industrielle produit de plus en plus, mais elle a de moins en moins de client.

Nous avons construit un outil industriel qui pourrait maintenant permettre à toute l'humanité de vivre confortablement, mais nous traînons un modèle économique archaïque, incapable d'animer de simples règles arithmétiques qui permettent à ceux qui ont construit cette productivité de pouvoir en profiter.

 

 

 

L'économie est une organisation humaine basée sur des règles. Ces règles ont montré une efficacité pour arriver à notre niveau technologique actuel, elles ont aussi entretenu beaucoup d'inégalités.
Aujourd'hui nous profitons de technologies appréciables, mais les inégalités augmentent et notre technologie bloque sur des besoins primaires comme celui de l'énergie.

Nous sommes malmenés par ce coût du pétrole !

Nos sciences et nos technologies sont incapables de nous libérer de cette dépendance.
Alors que nous baignons dans un océan d'énergie, énergie solaire entre- autres, notre science et notre technologie se disent toujours incapable d'animer nos autos, nos avions, nos bateaux autrement qu'en brûlant ce pétrole.

Est-il possible que nos scientifiques et nos techniciens soient aussi nuls que cela ?
Non, le jeu est simplement faussé par des acteurs économiques avantagés par des privilèges abusifs.

 

On nous dit que si le système économique est bloqué, c’est par manque d'argent ?
Mais pourquoi acceptons nous ces règles qui ne prennent en compte qu'une richesse virtuelle : "l'argent", et qui néglige la vrai richesse, celle de l'humain, celle d'une population jeune, imaginative, créative pour laquelle le seul horizon est celui du chômage ?

 

Nos règles économiques ont dépassé le stade de l'efficacité, elles sont largement rentrées dans le domaine de la nuisance.

Il est grand temps d'en changer !

 

L’économie et ses règles.

L’économie et ses règles.

A l’époque pré-industrielle, les règles devaient simplement permettre à chacun de pouvoir travailler dans un domaine précis et d’échanger d’une manière relativement équitable le produit de son travail contre les produits du travail des autres membres du groupe.
Dans un modèle technologique industriel, le rapport entre production et profit est beaucoup plus complexe. La production dont nous profitons aujourd’hui est principalement liée à une accumulation de technologie productive et de moins en moins à un travail humain.

En ce début de XXI ème siècle, globalement dans notre économie planétaire, le revenu du capital a dépassé le revenu du travail.

Q’est ce que ça veut dire ?

Cà veut dire que si ce revenu du capital était réparti équitablement, chaque individu de cette planète disposerait d’un revenu équivalent au salaire moyen des travailleurs.

Nous avons besoins de gens compétents pour faire fonctionner, entretenir, faire progresser notre monde industriel. Mais il n’est absolument plus nécessaire de demander à chacun de contribuer à cette productivité.

Notre monde industriel a fonctionné jusqu’à présent sur un modèle avec du travail pour tous et du capital pour une élite, nous devons maintenant adopter un modèle basé sur le capital pour tous et le travail productif pour une élite.

 

Nous devons construire :
-des règles qui vont permettre à chacun de disposer d’une part relativement équitable de cette production collective.
-des règles qui vont encourager tous ceux qui ont l’esprit d’entreprise à s’investir dans la production.
-des règles qui vont permettre à chacun de développer ses compétences dans le domaine qui l’intéresse, et qui vont inciter chaque personne qui peut apporter une évolution à en faire profiter toute la collectivité.
-des règles qui vont nous permettre d’évoluer vers la qualité plutôt que vers la quantité.

Utiliser les technologies dont nous disposons.

Utiliser les technologies dont nous disposons.

Une première chose à comprendre pour envisager les solutions :
les difficultés que nous rencontrons sont liées à une évolution technologique qui aboutit à une productivité largement suffisante pour répondre aux besoins de base de tous les individus constituant la société humaine.

Pour gérer notre économie, nous nous sommes contentés jusqu’ici de règles simples et approximatives qui avaient l’avantage de se suffire des moyens technologiques simples dont nous disposions, en gros : le crayon et le papier.
Les domaines principaux concernés par ces règles sont : la monnaie, la finance, l’organisation des entreprises, organisation du travail et du capital, l’organisation de l’espace réglementaire et législatif, la distribution des responsabilités sociales productives économiques politiques, et autres.

 

Ces règles de base très approximatives que nous utilisons, nécessitent en permanence des aménagements pour corriger leurs effets secondaires inévitables. Ces règles primaires à la base sont donc engoncées dans une multitude de couches de règles correctrices qui donnent de ces modèles une impression de complexité mais qui ne sont, pour la plupart, que de gigantesques bricolages.
L’informatique y trouve largement sa place aujourd’hui mais simplement pour faciliter la gestion de cette inflation de bricolages.

Jusqu’à présent on s’est contenté de ces règles simples et approximatives faute de moyens techniques.

Les nouvelles technologies permettent aujourd’hui de concevoir des règles de base beaucoup plus précises et beaucoup plus équitables.

Mais pour l’instant ce travail n’a pas encore commencé.

Qui va impulser le changement ?

Qui va impulser le changement ?

La deuxième chose à comprendre, c’est que les imperfections du système que nous utilisons actuellement génèrent des déséquilibres considérables dont profitent mécaniquement une toute petite partie de la population. Le problème est que, évidemment, c’est cette minorité qui détient actuellement les outils pour orienter tout changement.
La mise en oeuvre d’un changement vers un nouveau système précis et équitable ne pourra évidemment pas être attendu de cette minorité avantagée par les déséquilibres actuels.

Il ne faut donc pas compter sur un changement par le haut.

On voit avec quelle rapidité un outil comme Internet arrive à fédérer des populations entières autour de nouveaux concepts : moteurs de recherche, ventes aux enchères, téléphonie, « réseaux sociaux », etc.

Les solutions qui doivent être adoptées pour évoluer vers un nouveau modèle sont construites autour de procédés informatiques. A partir du moment où un nouveau procédé apparaît efficace et convaincant, la propagation se fait à la vitesse de l’information que tout le monde peut constater.

Les technologies actuelles permettent d’envisager un changement par la base.

Capitalisme ?

Capitalisme ?

Les évolutions technologiques dont nous profitons ont permis, dans un premier temps, de remplacer le travail physique humain par un travail mécanique.

C’est principalement pendant le 19ème et le 20ème siècles que les transports et la production matérielle se sont mécanisés. La mécanisation a remplacé les bras et les jambes.
Les technologies de l’information permettent maintenant d’organiser les sociétés à l’échelle planétaire. Les machines sont maintenant capables d’assumer un travail « cérébral ».
Tout est maintenant automatisable.
Les machines nous débarrassent du travail aliénant.
C’est au cours du XX ème et ce début de XXI ème que l’informatique fait exploser les possibilités de la productivité humaine et ouvre des voies à de nouvelles organisations sociales.

 

Sur quoi repose maintenant  la production ?

D’un coté sur le travail humain en quantité de plus en plus faible, et de l’autre coté sur « l’outil productif », fruit de l’acquis technologique de plusieurs générations. Cet outil représente un cumul de travail et d’ingénierie. Dans notre modèle, ce cumul est associé à un coût et ce coût est regroupé dans ce qu’on appelle « le capital ».
De ce fait, globalement, le revenu du travail baisse tandis que le revenu du capital augmente.

C’est logique !

Mais si on organise notre société avec, d’un coté la plus grande partie de la population qui ne peut espérer que les revenus de son travail et de l’autre coté, une caste qui, par des règles économiques arbitraires, se constitue un capital et que ce capital se transmet entre générations sur une base dynastique : la plus grande partie de la population est donc réduite à se partager un revenu global de plus en plus faible, et une toute petite minorité se répartit un revenu en augmentation constante.

Sauf que, pour que la production génère un revenu, il faut des consommateurs et que, sans revenu du travail, la plus grande partie de la population ne peut plus consommer.

Il y a bien un problème lié au fonctionnement capitaliste !

Mais quelles sont ces règles que l’ont regroupent sous le terme « Capitalisme » ?

1 Le principe de base du capitalisme : la plus-value.

1 Le principe de base du capitalisme : la plus-value.

Le principe de base du capitalisme c’est : l’organisation qui permet de coordonner, grâce à un capital, le travail de plusieurs personnes sachant que de cette manière la productivité résultante sera supérieure à la somme des productivités de ces personnes travaillant de manière non coordonnées.
Cette quantité est la plus-value du capital.

A priori le principe est sain. Notons d’ailleurs que, de ce point de vue, l’expérience communiste de l’URSS était capitaliste. C’était un capitalisme d’Etat, appuyé sur une organisation bancaire centralisée.

2 Economie de marché ou économie planifiée.

2 Economie de marché ou économie planifiée.

Une autre composante que l’on associe au capitalisme est l’économie de marché. La seule alternative connue et expérimentée est l’économie planifiée.
Le modèle communiste de l’URSS nous montre une mise en pratique instructive de cette économie planifiée.

Pour illustrer les performances comparées des deux modèles :
En 89, à Berlin, deux mondes se sont rencontrés, l’un basé sur l’économie de marché et l’autre sur l’économie planifiée.
Des deux cotés du mur existait une production automobile. On se souvient de celle de l’ouest, Mercedes, BMW, Volkswagen, Audi, ... disponibles en quelques jours dans tout le réseau de concessionnaires.       
A l’est, pour obtenir sa Trabant, voiture du peuple simple et austère, il fallait attendre plus de 10 ans.

Vu les difficultés de produire un objet grand public relativement simple comme une auto, pour produire des outils informatiques comme ceux que nous utilisons aujourd’hui, même en 1000 ans, on peut douter qu’un modèle planifié n’y parvienne.

Comment expliquer cette différence ?

Communisme : Valeur monétaire liée au temps de travail.

Communisme : Valeur monétaire liée au temps de travail.

Un principe fondateur du communisme c'est : « a chacun selon ses besoins à chacun selon ses moyens ».

L’économie planifiée est basé sur ce principe, le travailleur fait ses heures chacun est rémunéré de la même manière.

Ce principe est repris dans un concept plus contemporain : les SEL Systèmes d'Echanges Locaux.

Les SEL organisent les échanges entre les membres d’une collectivité sans utiliser de monnaie bancaire. A la place de la monnaie, ils utilisent une unité correspondant à un temps de travail. Une "monnaie/heure"

Ces organisations, se basent donc sur une valeur du temps de travail qui serait la même valeur pour tous.

Mais on aboutit vite à des difficultés :

Un individu a une panne sur sa voiture.

 

  • il peut réparer lui même,
  • il peut faire appel à une autre personne qui a les mêmes possibilités mécaniques que lui. Il confie ce travail à cette personne parce qu'il a autre chose a faire, dans ce cas il échangera bien son heure contre une heure équivalente.
  • il peut faire appel à une autre personne parce que celle ci sera plus efficace que lui, on va donc nommer cette personne "mécanicien"
  • le mécanicien mettra moins de temps parce qu'il est plus débrouillard : simple plus value individuelle, son heure aura un peu plus de valeur que celle de son client pour cette activité.
  • le mécanicien mettra moins de temps parce qu'il aura une bonne formation : dans sa facturation il doit compter un amortissement de son temps de formation.
  • le mécanicien mettra moins de temps parce qu'il dispose d'un outillage adapté. Et là on commence a rentrer dans la valorisation des technologies :
  • pour un marteau il faudra compter l'amortissement du temps nécessaire a construire le marteau.
  • pour un outil faisant appel a des matériaux spéciaux, il faudra rentrer dans un décompte du temps pour la recherche, le transport, le traitement, etc, de ce matériaux.
  • pour un outil technologique de conception compliquée, il faudra intégrer les temps de recherche, de développement, de test de toutes les composantes de l'outils,
    en les pondérant par les temps de formations de tous les techniciens ....

On est là dans les inévitables usines à gaz de ceux qui envisagent des SEL a grandes échelles, et qui tentent d’en faire un nouveau système monétaire.

Cette gestion serait extrêmement fastidieuse, mais admettons : aujourd’hui les performances des outils informatiques pourraient nous permettre d'envisager une gestion très fine de tous les apports en temps de travail et d’en déduire un coût !

Le problème principal des SEL et de l’économie planifiée c'est que ces modèles ne valorisent pas l'élément le plus productif de la nature humaine : sa paresse !

Paresse et productivité.

Paresse et productivité.

La productivité commence à un niveau individuel.
Le petit malin est confronté à un travail fatiguant, il va chercher une astuce pour le rendre moins fatiguant.
Du niveau individuel, cette attitude passe à un niveau collectif. Le petit malin plutôt que de travailler 8 heures de sa journée va construire un outil qui lui demandera une heure de travail et qui fera économiser 1 heure de travail par jour à son patron agriculteur. Son patron agriculteur, en un mois aura déjà gagné plus de 20 heures de travail. Il achète l’outil au petit malin l'équivalent de 8 heures, l’agriculteur est gagnant, le petit malin aussi : il va vendre son outil à tous les agriculteurs et n'aura donc plus qu'à travailler 1 heure par jour.

Toute la productivité de notre société industrielle est basée sur ce comportement : un cumul d'actions de petits malins qui cherchent à produire plus en travaillant moins.
Ce gain profite en premier lieu au petit malin, mais il profite ensuite de manière permanente à toute la collectivité.

On constate donc dans ce cas un paradoxe intéressant :
l’intérêt individuel sert l’intérêt collectif.
Ce mécanisme paradoxal est déterminant pour comprendre les dérives du système libéral.

Les gourous du libéralisme, fascinés par ce paradoxe, ont en effet généralisé ce constat en affirmant que tout ce qui va dans l’intérêt de l’entreprise privée va forcément dans l’intérêt collectif. Concept quelquefois identifié comme « la main invisible ».

Ce libéralisme en vient à considérer l’entreprise productive comme une finalité, faisant perdre de vue à tout le monde la réelle finalité de l’acte productif : l’homme, son bien être, son confort.

 

Pour que la collectivité profite de cette recherche individuelle de productivité, il faut que dans un premier temps cette productivité profite à l’entrepreneur, et au fil du temps ce gain de productivité doit être progressivement transféré à la collectivité.

 

 

Un système monnaie/heure ne fait pas la différence entre l'heure du petit malin qui cherche la productivité et l'heure de celui qui produit.
Un système monnaie/heure peut servir à organiser une production mais ne peut pas servir à organiser une productivité.

 

Cette recherche de productivité individuelle va prendre des formes beaucoup plus complexes dans les processus industriels.
De l'action individuelle on va passer à une action d'entreprise, la valeur de cette entreprise correspond à une accumulation de travail, ce cumul est matérialisé sous la forme du « capital » de l’entreprise.

 

Les capitaux représentent un cumul d'épargne.
Entre deux entrepreneurs disposant de capitaux équivalents, ce sera celui qui aboutira aux processus les plus productifs qui valorisera le mieux l'épargne dont il a la gestion.

Les règles de l’économie de marché font que : à somme de travail égal, ce sera celui qui aboutit à la meilleure production qui gagne. C’est la productivité qui est valorisée.
La valeur de l'entreprise correspond à sa capacité à produire et non pas au cumul d'heures de travail qu'elle représente.

 

Cette recherche de productivité a un intérêt si elle correspond à des produits concrets et utiles au confort humain.
Le problème c'est qu'à force d'économiser du temps de production, çà fait longtemps que l'on aurait dû s'arrêter de travailler.
Cette productivité poursuit aujourd'hui des objectifs de plus en plus flous et dont l'utilité pour l'homme n'apparaît plus vraiment.

 

Il faut donc définir quel est le sens de la productivité que nous cherchons, la productivité doit être le rapport entre d’un côté le confort et le bien être et d’un autre coté le travail humain que cela nécessite.

Productivité = bien être et confort humain / travail humain


 

Donc le choix entre les modèles « économie de marché » et «économie planifiée » se résume au choix entre une société ayant accès à des technologies avancées et une société se limitant à des technologies agricoles et des projets industriels simples.

 

L’économie synchronisée est un modèle qui ne concerne que ceux qui sont attachés aux technologies performantes.

 

Nous avons donc déjà deux concepts qui semblent sains et que l’on peut retenir de cette expérience capitaliste.

  • Le principe d’organiser une production avec un capital pour faire travailler plusieurs individus d’une manière globalement plus productive que s’ils travaillaient seul chacun de leur coté.
  • Le principe de l’économie de marché.

3 Le libéralisme

3 Le libéralisme

Dans le sens où il est opposé au modèle planifié, ce libéralisme est positif.
Le libéralisme est surtout perçu  comme : liberté pour les entreprises et les capitaux.
Si le capital est limité à une élite cette liberté ne concerne donc que cette élite, mais si le capital est réparti, cette liberté concerne tout le monde.

Liberté ou anonymat ?

Liberté ou anonymat ?

On voit que, dans le modèle libéral (comme dans tout autre modèle), la corruption permet de fausser les règles économiques et de détourner le profit.
La seule manière de se prémunir de la corruption est de préserver une transparence suffisante.
Nos principes de libertés individuelles ont donnés naissance dans le monde économique à la notion d’anonymat. Cet anonymat économique n’est pas compatible avec la transparence nécessaire à un fonctionnement libre du marché.

Le principe d’anonymat lié à la liberté individuelle ne peut pas être transposé à l’activité économique.

4 La transmission des capitaux

4 La transmission des capitaux

Le capital reflète une efficacité productive et entretient une motivation et une responsabilisation individuelle, il peut être considéré comme une propriété individuelle.
Dans notre système « capitaliste », ce capital a donc été assimilé à toutes les autres formes de propriétés.
Si la transmission d’un patrimoine matériel et affectif peut être admise entre héritiers, la transmission d’un capital industriel relève d’une forme de privilège à la naissance qui ne se justifie plus.
On peut concevoir qu’a une époque où la productivité globale ne permettait pas d’assurer le confort minimum pour chaque individu, un acteur capitaliste s’inquiétait de mettre à l’abri sa descendance. La transmission du capital pouvait alors se concevoir.
Aujourd’hui le contexte a changé. Une société bien organisée et profitant de l’acquis technologique de ce XXI ème siècle peut assurer le confort pour chacun, et offrir à chacun les moyens de s’épanouir, de s’intégrer dans toute activité économique et de participer à toute évolution collective.

Un individu peut accroître son capital en participant ou en optimisant la productivité. Il est ainsi incité à mettre ses compétences au service de la collectivité par cette motivation de l’accroissement de capital.

Le capital est lié à la motivation personnelle de l’individu. Quand l’individu disparaît, ce capital n’a aucun intérêt à être transmis d’une manière restrictive à des « héritiers », ce capital est ventilé sur la collectivité

5 La naissance des capitaux

5 La naissance des capitaux

Cette notion de capital est donc liée à une accumulation de moyens productifs. Un acteur capitaliste peut avoir une légitimité à gérer ce capital en tant que propriétés individuelles dans la mesure où il a contribué à le constituer. Mais si on décortique la constitution d’un capital, on va trouver beaucoup d’éléments qui dépassent largement l’implication de ce simple « capitaliste ».

-Il y a, pour commencer, tous les collaborateurs employés, fournisseurs et même clients.
Bien sûr tous ont déjà une contrepartie économique à cette contribution, mais par rapport à cette entreprise, seul le capitaliste aura cette rémunération récurrente dans le temps qui est le capital.

-Si on se penche sur la genèse des grands groupes industriels, on va constater que dans la quasi totalité des cas, ces entreprises ont profité de marchés publics importants. Ces marchés publics financés par la collectivité sont à la base des capitaux de beaucoup de grandes entreprises, ces capitaux ont été apporté par le public, pour des projets publics, mais se retrouvent être la propriété privée de quelques actionnaires.

-Quelque fois ce sont directement des subventions du public qui viennent participer à la capitalisation de l’entreprise capitaliste. En général pour créer de l’emploi, mais les revenus de l’emploi sont ponctuels alors que ceux du capital sont récurrents.

-Les règles du capitalisme bancaire prévoient la possession économique de ressources naturelles et finies de notre planète. Ces règles permettent une utilisation des ressources collectives d’une manière totalement inéquitable. Une part considérable des capitaux de la planète est issue de ce pillage des ressources collectives.

-Une entreprise, pour se développer, va utiliser ses fonds propres, mais elle va aussi s’appuyer sur des mécanismes de financements extérieurs.
Le système bancaire va donc contribuer pour une part importante à cette constitution de capital.
Mais quelle est la réalité économique de cette création monétaire ?

Ce n’est pas l’efficacité productive du capitalisme qui pose problème, c’est l’organisation sociale qui est construite autour.
La plus value productive du capitalisme et l’économie de marché sont profitable à la collectivité, mais les règles d’appropriation et de transmission de ce capital sont inacceptables.

Capitalisme ou communisme ? et les banques ?

Capitalisme ou communisme ? et les banques ?

Le mot « capitalisme » est impopulaire parce qu’il est associé au mot « richesse ».
Mais la problématique riche/pauvre n’est pas limitée au capitalisme, dans toutes les sociétés connues, on a eu des riches et des pauvres.

Le communisme cherche à s’affranchir de cette dualité riche/pauvre.

Ok ! Mais par quel moyen ?

Avec le modèle planifié, l’économie est peu productive. Certes la production est répartie de manière relativement équitable, mais elle est faible. La productivité n’évolue pas et le travail individuel reste nécessairement important.
Et peut on espérer des technologies numériques avec une économie planifiée ?

Dans le modèle expérimenté de l’URSS, le communisme a supprimé la classe intermédiaire mais a perpétué l’écart entre classe dirigeante et classe laborieuse.

Le modèle soviétique n’a jamais remis en question l’organisme de pouvoir principal qu’est « la banque ».

L’opacité bancaire

L’opacité bancaire

Quand une organisation sociale fonde les bases de sa structure économique sur un principe de « société anonyme », une partie des acteurs économiques évoluent dans un monde caché et mystérieux, bien protégés des regards indiscrets.

L’univers de la monnaie bancaire est longtemps resté dans le domaine du mystérieux, quasiment « divin ».
Aujourd’hui les nouvelles technologies de l’information dissipent les brumes.

Les banques.

Banques de 1ère génération

Banques de 1ère génération

L’économie s’appuie sur un système monétaire matériel. Pour gérer cette fonction matérielle de la monnaie, le principe de la banque est apparu.
Les fonctions initiales des banques étaient de mettre en sécurité l’argent des clients et de prêter l’argent des actionnaires de la banque et éventuellement celui des clients, dans certaines conditions.
Les premières formes efficaces de monnaies étaient basées sur des métaux précieux, argent et surtout or.
A partir du moment où les banques on créé de la monnaie papier, la règle a été que la banque émettrice devait détenir la contrepartie en valeur des titres papier qu’elle émettait : l’équivalent or. On pouvait théoriquement demander à sa banque l’équivalent or de ses billets.

Banques de 2ème génération

Banques de 2ème génération

Petit à petit, les acteurs bancaires principaux de la planète ont introduit un nouveau fonctionnement. La notion d’équivalent or a disparu et nous fonctionnons maintenant avec un système de monnaie virtuelle.
Ce changement s’est déroulé au cours du 20ème siècle.
Ces banques de 2ème génération, ont maintenant la capacité de créer de la monnaie. Elles le font dans le cadre de règles établies. Au départ, c’était les états souverains qui déterminaient le cadre réglementaire, c’est maintenant principalement la profession elle-même qui décide de ses propres règles.
L’arrivé de l’informatique a permit de faciliter cette tendance.

Comment créer la quantité de monnaie qui va bien pour faire tourner une économie ?
Comment créer la quantité de monnaie qui va bien pour faire tourner une économie ?

Une économie a besoin de monnaie pour fonctionner.

Problème : comment être sûr qu'elle joue bien son rôle d'irrigation de l'économie ?

Quand on injecte de la monnaie dans une économie, on n’a aucune garantie que cette monnaie circule réellement. La monnaie peut être thésaurisée et dans ce cas l'administration monétaire va être obligée de réinjecter de la monnaie.

* premier méthode connue :
Pour faire circuler la monnaie, on utilise le taux d'intérêts.
Le taux d'intérêts incite les détenteurs de monnaie à la remettre dans le circuit.

* deuxième méthode :
Créer de l'argent avec de la dette.
Un acteur économique a besoin d'un financement. On crée une quantité monétaire correspondant à ce financement et on oblige cet acteur à payer régulièrement des échéances. L’emprunteur a mis en gage un bien pour garantir son emprunt, on a donc une bonne garantie pour qu’il joue le jeu. Ce mécanisme crée bien de la monnaie qui va être résorbé ce qui devrait résoudre le problème de la circulation de la monnaie.
Avec une accumulation de crédit de ce type, on arrive bien à irriguer une économie avec de la monnaie, qui n’existe que temporairement.
Sauf que :
Même si cette monnaie est effectivement temporaire, rien n’empêche des acteurs de thésauriser cette monnaie. Globalement le mécanisme peut donc se bloquer puisque l’emprunteur ne peut pas forcément retrouver dans le circuit économique la monnaie nécessaire au remboursement de son prêt.
Donc, on retourne à la case départ, on a toujours l’obligation d’utiliser un taux d’intérêts.


Cette idée d’associer la monnaie a des actes économiques et d’éviter ainsi la constitution d’une masse monétaire permanente est intéressante, mais elle aboutit maintenant à une situation paradoxale :

On cherche à éviter une masse monétaire permanente, mais on est toujours obligé d’utiliser le taux d’intérêts qui engendre une création de monnaie qui, elle, va bien être permanente.

Un individu X emprunte 120 000  euros, La banque créée ces 120 000 Euros pour les prêter à X
X rembourse pendant 120 mois à raison de 100 euros par mois, et il paye en plus un intérêt de 5%.
A chaque remboursement mensuel, la banque détruit les 100 Euros remboursé.
Au final X aura bien remboursé les 120 000 Euros, et la banque aura bien pu détruire ces 120 000 Euros qu’elle avait créée pour les prêter à X.
Mais X a en fait payé à chaque mensualité 1272 Euros et la banque n’en a détruit que 100, les 272 restant étant des intérêts.  Au final X a payé en plus à sa banque 32 734 Euros d’intérêt. Et ces 32 734 Euros vont exister eux de manière permanente.

D’ou peut venir la monnaie de ces intérêts si au départ aucune monnaie permanente n’existe dans le circuit ? Mystère !


En fait cette monnaie permanente qu’encaissent les banques est prélevée sur la monnaie temporaire créée par les prêts suivants.
Pour animer l’économie productive, la masse des prêts doit donc enfler continuellement alimentant une masse monétaire permanente au profit d’un système bancaire qui lui ne produit rien.

Cette méthode rappel l’escroquerie à la « cavalerie » .
Une « cavalerie » consiste à proposer un placement performant à des particuliers.
Les premiers particuliers place leur épargne, puis l’escroc paye des interets aux premiers épargnants en prélevant sur les dépôts des suivants. L’escroc poursuit son entreprise tant que la confiance règne et qu’il trouve de nouveaux épargnants.
Quand ça commence à coincer, en général il part avec la caisse.

Ce type d’escroquerie est évidemment très surveillé, il est parfois difficile de distinguer si un fond de placement a un rendement réel ou si il cache une cavalerie pour attirer l’épargnant.
Pour s’assurer de la sincérité d’un fond de placement il faut analyser précisément sa comptabilité et vérifier que les dépôts correspondent bien à de l’actif.

Dans notre système bancaire, le mécanisme est inverse il ne s’agit pas pour les banques de collecter les dépôts de particuliers  mais de créer de la monnaie pour la prêter a ces particuliers.
D’un point de vue comptable il serait logique d’appliquer une méthode analogue : vérifier que la masse monétaire créée corresponde bien a des actifs en garanti.
On ne le fait pas, car il est évident que le compte n’y serait pas : les interets ne sont garantis par aucun actif.

 

Ce mécanisme de création de monnaie à partir de la dette a un autre défaut.
D’un coté on a une économie qui nécessite une certaine masse monétaire et de l’autre on a un mécanisme basé sur le comportement d’acteurs économiques qui font le choix de s’endetter.
Si personne ne veut s’endetter, il n’y a plus de monnaie !

La limite de création monétaire des banques.

La limite de création monétaire des banques.

Les banques créent donc la monnaie en octroyant les prêts, mais elles ont une limite.

Une banque doit avoir des fonds propres pour fonctionner. Ces fonds propres ce sont des actifs réels. Actifs réels, qui sont donc des parts d’entreprises réellement productive ou d’autre biens pas forcément productif mais dont la valeur est reconnue et côté : immobilier ou or par exemple.

La limite de la capacité de création de monnaie est une forme de garantie que la banque peut fournir en cas d’incident de paiement d’un client. En fait c’est l’obligation d’avoir un peu des moyens si on veut avoir le privilège d’être une banque.
Les règles imposent donc un ratio entre l’argent créé et les actifs réels de la banque.
Le ratio Cook prévoit que la banque doit détenir 8% en actif de la masse monétaire qu’elle crée.
Ce ratio est défini de manière arbitraire par la profession bancaire elle-même.
Une banque qui est propriétaire d’un portefeuille d’actions d’une valeur de 8 millions, va donc pouvoir prêter 100 millions

Ces actifs sont la propriété propre de la banque. Dans ces actifs on ne compte pas l’argent des déposants puisque cet argent n’est pas la propriété de la banque.

Mais l’argent que la banque garde en dépôt va lui aussi ouvrir un droit à créer de la monnaie.
Dans ce cas le ratio est inférieur à 1, il est de l’ordre de 0,9.
Si l’emprunteur des 100 millions a payé un vendeur qui a son compte dans cette banque, la banque va pouvoir prêter 90 millions, et si les 90 millions sont redéposés encore 81, etc.
En fait, acheteur et vendeur ne sont peut être pas dans la même banque, mais chaque banque procédant de la même manière, prêt et dépôts se croisent et elles disposent toute de ce facteur multiplicateur.

Au final, ces règles permettent à une organisation bancaire de créer une masse monétaire correspondant à plusieurs dizaines de fois un actif réel.
La banque comme on l’a vu possède bien une petite part d’actif, mais ce sont les actifs mis en garantie par les emprunteurs qui sont sensé couvrir réellement cette masse monétaire créée.

En cas de défaillance du débiteur, la banque se dédommage en saisissant cet actif mis en garantie. … et l’argent non remboursé reste dans le circuit.

Concurrence entre épargne et monnaie bancaire.

Concurrence entre épargne et monnaie bancaire.

Dans une économie, la logique serait que l’épargne des citoyens serve à financer le développement économique. Mais techniquement on sait que cela ne suffit pas, et que l’économie, pour se développer, a besoin d’anticiper son activité. C’est là que les banquiers se sont montrés efficaces avec leurs mécanismes de création monétaire.

Ce système de création monétaire est très performant, le problème c’est qu’il concurrence déloyalement l’épargne traditionnelle.

En effet si on considère l'économie d’une manière globale, elle produit et génère en permanence une quantité X de profits. Ces profits sont le rendement de l'épargne collective. Ce rendement est donc redistribué globalement au prorata de chaque part individuelle d'épargne.

Mais pour l'épargnant normal ce rendement est de 1, alors que la même épargne utilisée par un banquier aura un rendement multiplié par le mécanisme de création monétaire, facilement de l'ordre de 10.

Si par exemple on considère que l’épargne est réparti à 50/50.
50% pour la masse des épargnants non bancaire, et 50% pour les banques.
Grâce au mécanisme multiplicateur, les banques ont un rendement de l’ordre de 10, il faudra donc diviser notre quantité X de profit non pas par 2 mais par 11 : 10 part pour les banques et 1 part pour les épargnants, et cela pour la même quantité d’épargne.

Le banquier est déjà à la base dans une situation d'épargne supérieure aux autres acteurs économique. Avec ces superprofits, il peut accroître encore son capital et donc diluer en permanence la part individuelle des épargnants non banquiers.

Le banquier improductif peut donc absorber la quasi totalité des gains générés par notre économie, grignotant lentement tout l’actif productif de notre économie au détriment de l’épargnant productif.

La monnaie que créée une banque n’est pas une richesse en soi, la vraie richesse de la banque, ce sont les actifs qu’elle possède au départ et surtout ceux qu’elle gagne après cette absorption du revenu de l’épargne.

« Actions » pour les entrepreneurs, « obligations » pour les banques.

« Actions » pour les entrepreneurs, « obligations » pour les banques.

Les prêts interviennent dans la vie courante de chaque individu, mais ils constituent surtout une part importante du financement de l’activité économique des entreprises. La garantie étant l’engagement de l’actionnaire. Une fois que l’actionnaire a engagé son capital et qu’il a donc pris le risque de le perdre, la banque prête.

Mais à la différence de l’engagement à risque de l’actionnaire, la banque, elle, s’implique sous forme d’obligations. C’est à dire que elle, elle gagne à tous les coups. Et en plus comme on l’a vu : avec de l’argent qu’elle crée.

Elle est pas belle la vie ?

 

La banque gagne à tous les coups mais évidemment avec un rendement défini et limité. L’actionnaire, lui, pourra espérer un rendement beaucoup plus grand pour son capital. Mais il pourra aussi être obligé d’accepter un rendement négatif de son capital pour payer le rendement obligataire dû à la banque.

Evidemment, les banquiers ne se limitent pas au rôle de prêteur. Pour toute entreprise, comme on l’a vu, l’accès au crédit bancaire est fondamental. Il n’y a rien d’étonnant à ce que les sociétés contrôlées par des banquiers qui ont, grâce à leur banques, cette capacité de créer la monnaie, soient plus performantes que les autres.
Les banquiers sont donc naturellement très présents dans toutes les grandes multinationales.
Ils n’ont pas à forcer beaucoup car, pour toute entreprise, la présence d’un banquier au capital est forcément très appréciée.
L’objectif du banquier dans l’entreprise n’est pas d’avoir de gros dividendes, le banquier préfère une gestion qui gonfle les actions. Si l’entreprise génère des dividendes, le banquier est obligé de partager les profits avec les autres actionnaires. Si les actions montent, son actif dans l’entreprise augmente et il peut ainsi profiter du coefficient multiplicateur de création monétaire. Cette valorisation des actions est quand même profitable aussi à l’entreprise : avec un capital en progression l’entreprise pourra emprunter plus.

En ce début de XXI ème siècle, les banquiers ont donc la capacité de capter la quasi totalité de la productivité mondiale.

Le seul poste de dépense conséquent que le monde bancaire doit prévoir, c’est celui qu’il doit affecter au contrôle du pouvoir des états souverains.
Contrôle nécessaire pour garantir sa position.

La dette publique ?

La dette publique ?

La monnaie prêtée pour les dettes publiques n’est en général pas créée par la banque car les dettes publiques ne sont généralement pas remboursées, du moins : pas rapidement.
A la différence d’un individu, un Etat n’a pas une durée de vie limitée.
Ces prêts sont plutôt des placements, ils garantissent aux préteurs des rentes à vie, et peut-être même à celle de leurs enfants, de leurs petits-enfants...

 

Dans tout Etat souverain, le budget public est financé par les prélèvements fiscaux. Un Etat peut faire appel à des prêts, mais s’il était raisonnable, il ne devrait le faire que dans la mesure où l’investissement réalisé va permettre une augmentation de l’activité économique sur laquelle l’Etat pourra prélever de quoi rembourser son emprunt.

On a vu que l’activité de loin la plus rentable de notre économie est celle de la banque. La logique voudrait donc que le prélèvement fiscal le plus important (et de loin) soit porté sur le profit de la banque.

Ce n’est pas le cas !

L’acteur économique le plus bénéficiaire étant largement sous-taxé, le budget de l’Etat s’en trouve déséquilibré. L’argent que l’Etat a donc renoncé à prélever sur les profits de la banque lui sera donc prêté par cette même banque.
Ce qui amènera donc la banque à pouvoir demander aux contribuables de lui payer des interets sur le cadeau que l’Etat lui aura fait.

Le contribuable paye à vie, à vie de ses enfants, à vie de ses petits-enfants. ....

Pourquoi les banques font-elles faillites ?

Pourquoi les banques font-elles faillites ?

Si les banques gagnent à coup sûr avec de l’argent qu’elles créent, pourquoi voit-on des banques faire faillite ?

Les banques gagnent à coup sûr tant que l’emprunteur n’est pas défaillant ou que l’endettement est garanti par un actif. Un prêt immobilier, par exemple, est garanti par l’hypothèque du bien acheté.
Si le prêteur est défaillant, la banque se rembourse théoriquement avec l’actif saisi.
Si l’actif saisi ne couvre pas le montant prêté, c’est alors l’actif de la banque qui sert de garantie par rapport à l’institution bancaire. Comme les banques peuvent prêter beaucoup plus que leurs actifs, si le seuil de défaillance dépasse l’actif de la banque : la banque est ruinée.
Cela peut arriver à cause de «  bulles spéculatives » : les actifs sensés garantir les prêts ont été surévalués. Quand le rendement de l’activité financée se dégrade, les défaillances se multiplient, les actifs sensés garantir sont saisis et mis en vente, l’offre sur le marché dépasse la demande, les prix chutent et les sommes récupérées par les ventes ne couvrent plus les montants prêtés.

La crise des sub-primes a été une illustration de ce mécanisme.
On peut s’étonner du laxisme qui a permit de laisser cette situation se développer.
Mais ce laxisme s’explique par le fait que le surendettement est encouragé.

Nous avons vu que le revenu du travail était en baisse constante, et comme la plupart des consommateurs ne disposent que de ce revenu, la demande de consommation s’affaiblit continuellement.
Pour palier à cette carence de revenu des consommateurs, le système actuel n’a d’autre solution que de créer des revenus fictifs en octroyant des prêts, l’idée est que, en redonnant du pouvoir d’achat, on va relancer l’économie, on va créer des emplois, on va générer de nouveaux revenus ... et tout va repartir.

Mais cela ne fonctionne pas car :
-d’une part, comme on l’a vu, avec ces mécanismes de prêt, le profit global se déplace mécaniquement vers la banque,
-et d’autre part, les entreprises qui bénéficient de cette consommation en profitent pour évoluer dans leur automatisation afin de baisser leurs charges salariales, ce qui contribue à déplacer un peu plus le revenu du salariat vers le capital.

La crise n’est pas due à une carence de production mais à une carence de consommation.
Il n’y aura aucune solution tant que le revenu salarial sera la seule source de revenu des consommateurs.

Aristocratie bancaire

Aristocratie bancaire

Les vieilles aristocraties monarchiques que nous avons connues avaient des défauts, mais elles avaient au moins le devoir d’être symboliquement représentatives et donc visibles et identifiables.
L’aristocratie bancaire que nous avons engendrée est protégée par l’anonymat. Il est par exemple impensable qu’un de ces membres figure dans un hit parade style top 500 des fortunes. Ne figure dans ces « hit parades » que les personnes qui en font le choix. Pour une entreprise dont les actions sont cotées en bourse, le fait d’afficher un ou plusieurs dirigeants au top 500 des fortunes constitue une excellente publicité pour mobiliser des capitaux. Pour l’aristocratie bancaire, la logique n’est pas la même. Ils n’ont pas besoin de courir après les capitaux, les capitaux ce sont eux qui ont le pouvoir de les créer.

 

Cette aristocratie bancaire s’est construite ces derniers siècles en parallèle avec notre développement industriel.
Ce sont en général des entrepreneurs qui, après de brillantes réussites industrielles, ont orienté leurs capitaux vers ces activités d’usure et qui, par la logique monétaire, sont amenés maintenant à créer la monnaie elle-même. Ces entrepreneurs avaient le mérite d’avoir constitué leurs fortunes. Leurs réussites prouvaient qu’ils connaissaient le monde dans lequel ils vivaient. Bien sûr, ils étaient en premier lieu attentifs à leurs propres besoins mais ils avaient la possibilité de comprendre les besoins des populations dont ils étaient issus.
Par les règles de succession, les générations suivantes ont pu perpétuer les activités bancaires du fondateur mais n’ont plus aucune conscience des réalités humaines de notre monde.

 

On est là dans un monde caché et pour comprendre, nous n’avons plus que la logique.
Logique du comportement humain en premier lieu.

Ces organisations, bien que démesurément puissantes économiquement, ne sont contrôlées que par ces dynasties d’êtres humains qui évoluent dans un monde coupé des réalités humaines. Ils ont, comme tous, leurs faiblesses et leurs inquiétudes et cherchent par tous les moyens dont ils disposent à perpétuer un système dont ils profitent de manière cachée mais qu’ils ne comprennent pas forcément mieux que le reste de la population
Grâce au dévouement de leurs courtisans : hautes personnalités juridiques, industrielles, politiques, militaires, médiatiques et autres, ils disposent de moyens d’actions et de connaissances profondes sur les mécanismes de manipulation de masse.

Du rapprochement de ces dynasties bancaires avec ces personnalités courtisanes bien placées sont nées des organisations discrètes qui cherchent à préserver ces positions dominantes.
Certaines de ces organisations sont identifiables comme la Trilatèrale, le CFR ou le Bildelberg, d’autres, plus secrètes comme celle des « illuminati » entretiennent le mystère.

Ces organisations, qui vont du simplement confidentiel au très secret, génèrent des inquiétudes légitimes qui sont stigmatisées par le terme de « théorie du complot ».
Mais peut-on imaginer que des individus qui profitent abusivement de privilèges démesurés, s’en remettent au simple hasard de l’évolution naturelle pour envisager leur avenir ?
Bien sûr que ces gens tentent toutes les actions efficaces et discrètes pour conserver leurs gigantesques privilèges. Ces actions seront d’autant plus déterminées que leurs inquiétudes grandiront. Et la période chaotique de ce début de XXI ème siècle ne peut qu’amplifier ces inquiétudes.
Bien sûr que ces gens sont les auteurs de « complots ».
Mais c’est plus par l’angoisse de dégringoler des hauteurs où ils sont perchés que par pure méchanceté qu’ils agissent ainsi.
Ces gens se démènent pour accroître encore leurs richesses, non pas pour écraser un peu plus ceux qui sont en bas, mais pour tenter de prendre l'avantage entre eux.

Le système est pyramidal, soit on progresse vers le sommet où les places sont de plus en plus chères, soit on dégringole.

L’équilibre n’existe pas à ces altitudes.
Toutes les actions que ces gens engagent pour préserver leur position le sont dans la limite de leur morale.
On peut douter que le sommet soit occupé par le plus moral !

Ces organisations qui disposent donc du vrai pouvoir, se préoccupent notamment de faire parvenir au pouvoir  politique  apparent, les individus qui leurs sont dévoués. Dans le cas où ce n’est pas le candidat choisi qui parvient au pouvoir, il faut qu’ils mettent les moyens pour parvenir à faire plier l’élu inattendu.

Les documents expliquant comment ces systèmes fonctionnent apparaissent tous les jours sur les nouveaux médias.
Mais pour l’instant il ne faut pas espérer en entendre parler au journal de 20 heures.

Droite, Gauche : Banque privée, Banque publique

Droite, Gauche : Banque privée, Banque publique

D’un point de vue de gauche la solution est simple.
Une banque ne doit pas être privée, une banque doit être publique. Et a fortiori une banque centrale.
Mais on observe que mécaniquement les banques tendent à être privées. La quasi-totalité des banques centrales des pays occidentaux sont privées. Depuis longtemps les USA disposent, avec leur réserve fédérale, d’un système bancaire central privé. Quelques-uns des pays qui se sont rassemblés pour constituer l’Europe monétaire disposaient de banques centrales publiques, mais en adoptant l’Euro, tous ces pays ont opté pour une organisation bancaire centrale privée.

 

Mais compte tenu des profits que génère l’activité bancaire, la vision de gauche parait logique. Pourquoi ces revenus bancaires qui ne correspondent à aucune production directe ne profitent-ils pas plutôt à la nation et donc au peuple ?

C’est une fausse bonne solution !

Les privilèges qu’autorise ce système bancaire sont démesurés par rapport à tout individu qui en a la gestion. Que l’individu en soit propriétaire ou qu’il en ait le mandat de gestion par un mécanisme démocratique, les risques de dérapages sont inévitables.

Un banquier privé a le souci de préserver son capital pour lui et pour ses descendants. On peut au moins espérer qu’il soit vigilant. Le représentant élu pour un mandat forcément court n’a pas cette motivation.

On a vu des pertes de contrôle de banques nationalisées.

Et l’expérience nous prouve que le la plupart des dictatures se sont appuyées sur des banques d’Etat.

 

Le problème n’est pas de savoir s’il faut des banques privées ou s’il faut des banques publiques, le problème est simplement de savoir s’il faut vraiment des banques.

L’outil monétaire.

L’outil monétaire.

Pour organiser la répartition des taches, l'homme a depuis longtemps eu l'idée d'utiliser un outil : la monnaie.

Sans monnaie, les échanges sont limités à un système de troc.
Avec le troc, pour obtenir un bien, il faut détenir un bien à céder de valeur équivalente qui convienne à l'autre partie.
Avec la notion de monnaie, on peut obtenir un bien en s'acquittant d'un équivalent de la valeur de ce bien avec une monnaie dont la valeur est reconnue par tous.

 

La forme de monnaie que nous connaissons a donc été conçue il y a plusieurs milliers d'années. Techniquement, elle a évolué depuis les formes les plus primitives comme le coquillage jusqu'à des formes très évoluées comme la carte à micro-circuit informatique qui donne accès à un compte en banque.
Mais la logique de cette monnaie n’a pas beaucoup changé.

 

Cette monnaie est utile car elle remplit 2 fonctions :
-une fonction d'unité de valeur économique qui permet d'évaluer un prix pour chaque objet à échanger,
-une fonction d'information crédit/débit.
        En échangeant un objet contre de la monnaie, on laisse à son fournisseur une information reconnue par tous comme quoi il est créditeur. Il pourra acheter un autre objet en utilisant cette monnaie comme une information de crédit qu'il détient.

La logique voudrait que tous ces échanges s'équilibrent les uns les autres pour que chacun fournisse sa production et accède à une quantité de biens équivalents produits par l'un ou l'autre des membres de cette collectivité.

Mais en utilisant un objet matériel pour véhiculer cette information de crédit, la monnaie a acquis une 3ème fonction :
- la fonction de thésaurisation.
C'est à dire que chacun peut stocker sa monnaie, donc son information crédit, mais n'est pas obligé de l'échanger tout de suite contre la production des autres membres.
Cette fonction a un aspect pratique : pouvoir stocker un crédit, mais elle est totalement artificielle.
La monnaie en effet ne représente aucune activité réelle de production. Elle n'a de valeur que parce qu’elle remplit cette fonction d’échange pour animer l’économie. En thésaurisant cette monnaie, on étouffe l'économie.
Imaginons une communauté qui se répartit la production de tout le nécessaire : le boulanger, le cultivateur, le mécanicien, le tailleur, etc. et qui utilise une masse monétaire pour organiser ses échanges.
Un de ces membres trouve une possibilité pour produire  beaucoup. Il vend beaucoup plus qu'il n'achète. Petit à petit, la monnaie se retrouve immobilisée, et ne joue plus son rôle d'outil d'échange. Notre producteur économe aura de la monnaie, mais le boulanger, le mécanicien et les autres auront fermé boutique pour aller voir  ailleurs.
Notre épargnant, avec son argent, aura une illusion de sécurité mais il aura détruit l’économie de sa collectivité et n’aura donc plus rien à acheter.
Son capital monétaire ne reflétera plus aucune réalité économique.

La crise 29 est aussi une illustration de ce risque. L’inquiétude a conduit les épargnants à vendre leurs actions pour l’illusion de sécurité donnée par la monnaie. En vendant leurs actions ils ont asséché l’économie, leur monnaie ne correspondaient plus à rien.

Cette fonction de thésaurisation est une fonction parasite due simplement au fait qu’à l’époque des premières monnaies, nous n’avions pas de possibilité de gérer de l’information autrement qu’en associant un objet à cette information. Le principe de base : une pièce de monnaie informe d’une unité de crédit.

Le débiteur donne a son créancier de la monnaie, la monnaie sera reconnue par tous comme un crédit.
Imaginez l’inverse, au lieu que ce soit le débiteur qui donne a son créancier un objet monétaire qui prouve sa créance, c’est le créancier qui donne à son débiteur un papier ou autre objet qui indique qu’il est débiteur, dès que le vendeur aura tourné le dos le débiteur va se dépêcher de détruire cette preuve de son débit.

Si on fonctionne avec un tel mécanisme : indiquer le débit et non pas le crédit, la preuve du débit doit être indestructible est accessible à tous. Ce n’est pas possible avec des objets matériels, mais c’est possible avec un réseau informatique.

L’informatique permet de gérer facilement une information supplémentaire : le « débit » alors que les formes matérielles ne permettaient de véhiculer qu’une information le « crédit ».

En utilisant intelligemment l’informatique on pourrait donc éliminer, la fonction de thésaurisation de la monnaie et se débarrasser du taux d’intérêt.

Aujourd’hui nos banques utilisent l’outil informatique pour gérer la monnaie, mais la fonction de thésaurisation n’a pas pour autant disparu.

De la monnaie matérielle à la carte de crédit

De la monnaie matérielle à la carte de crédit

Les banques de 2ème génération, comme on l’a vu, créent une monnaie destinée à être résorbée.
Avec cette méthode, cette fonction parasite de thésaurisation tend donc à disparaître. C’est un point positif.
Manque de chance : la création de cette monnaie non-thésaurisable génère au final pour la banque un intérêt monétaire tout à fait thésaurisable.

Le principe des cartes de crédit va un peu plus loin, la monnaie est créée par l’utilisateur de la carte, elle est résorbée quand les opérations sont débitées en fin de mois, et une part est prélevée au moment du débit pour payer l’opérateur carte bancaire.

 

Donc avec ce principe, la monnaie est créée à partir de la dette du détenteur et dans la mesure où cet argent va être résorbé, on a plus de masse monétaire permanente, et donc plus vraiment d’utilité à conserver le mécanisme du taux d’intérêt.
On remarque d’ailleurs qu’avec les cartes de crédit, ce n’est plus un intérêt qui est prélevé mais une « commission ».

Les opérateurs carte bancaire ne s’oublient pas, les « commissions » sont copieuses.

Au-delà de la carte de crédit.

Au-delà de la carte de crédit.

Mais imaginons un système généralisé sur ce principe de carte de crédit et géré par un organisme public ne prélevant qu’une commission minime destinée à couvrir les frais techniques de gestion de cette organisation.

Dans ce système, même les entreprises pourraient tout payer : leurs fournisseurs, leurs employés, etc, avec un système de carte de crédit. Les entreprises créent alors de la monnaie à partir d’une dette qu’elles constituent, mais qu’elles sont tout à fait en mesure de résorber avant la fin du mois en vendant leurs productions.
Les débits de chaque acteur économique sont donc enregistrés et ils doivent être compensés en fin de mois.

Plus besoin d’émettre de monnaie, plus besoin de taux d’intérêts, plus besoin de banques.

Malheureusement, un tel système comporte encore quelques lacunes.

1 ère
l’argent est créé avec de la dette, l’opérateur qui crée la dette doit produire et vendre sa production pour compenser sa dette, mais quelle garantie a-t-on que tous les acteurs qui vendent vont bien dépenser toute la monnaie qu’ils ont encaissé ?

2 ème
combien un opérateur économique va-t-il pouvoir débiter avec sa carte ? Parce que s’il débite trop, il faudra en fin de mois couvrir son découvert. Et on retombe dans le cycle monnaie permanente, thésaurisation, taux d’intérêt et donc banque.

3 ème
ce système permet bien de résoudre pour les entreprises le problème de trésorerie courante, mais s’il n’y a plus la possibilité d’avoir de prêt monétaire, comment va-t-on résoudre le problème de financement sur plus de 1 mois ?
Et ce problème de financement va concerner aussi les consommateurs : prêt à la consommation, prêt immobilier.

 

Ces lacunes ne sont pas insurmontables, les solutions vont aboutir à une organisation radicalement différente de l’économie qui va permettre un fonctionnement plus équitable et plus fluide.

Economie synchronisée.

Economie synchronisée.

Le mécanisme des cartes de crédit gérées par un organisme à but non lucratif serait donc celui qui se rapprocherait le plus d’une solution saine.
Il ne reste plus qu’à trouver une solution à ces 3 lacunes.

1ère lacune :

1ère lacune :

Pour que la monnaie circule totalement, tous les acteurs doivent finir un cycle monétaire à 0.

Ceux qui ont créé de la monnaie par leurs dettes doivent vendre leurs produits pour couvrir cette dette, et tous ceux qui ont vendu et encaissé de la monnaie doivent dépenser cette monnaie avant la fin du mois
Pas de chèque sans provision et pas de provision sans chèque !

En théorie cette méthode fonctionne, mais dans la pratique ça coince. Proche de la fin du cycle, les opérations seront délicates, dès que l’équilibre est atteint, toute nouvelle opération va nécessiter un re-équilibrage.
En fin de cycle on en revient pratiquement aux contraintes du troc.

Pour résoudre ce problème, l’ajustement de fin de cycle doit se faire d’une manière plus souple.
Cela est possible en faisant chevaucher deux cycles monétaires.
Il faut donc une monnaie distincte pour chaque cycle.
Une monnaie (M) va être créée et dépensée pendant un mois.
Le mois suivant, c’est une nouvelle monnaie (M) qui pourra être créée et dépensée, la monnaie du mois précèdent (M-1), pourra encore être dépensée durant ce mois mais elle ne pourra plus être créée.

Une monnaie peut donc être créée pendant 1 mois et elle peut être dépensée pendant 2 mois.

*

Changer de monnaie tous les mois n’est pas envisageable avec une monnaie papier, mais avec une monnaie électronique, ça ne pose aucun problème. Les dispositifs électroniques de paiements vont gérer de manière transparente les transactions avec les deux monnaies courantes.

Toute transaction est effectuée prioritairement en monnaie M-1. Ca sera le cas si l’acheteur dispose encore de monnaie M-1 et si le vendeur n’a pas encore résorbé la monnaie M-1 qu’il a créée.
Si au moins un des 2 a déjà équilibré sa monnaie M-1, l’opération se fait en monnaie M et donc l’acheteur va créer de la monnaie pour cette opération.

*

Si aucun des 2 n’a équilibré sa monnaie M-1 mais que le montant de l’opération dépasse le montant disponible en M-1, l’opération se fera en partie en monnaie M-1 et en partie en monnaie M. Un des 2 opérateurs au moins aura donc profité de cette opération pour finir son ajustement M-1.

*

Avec cette méthode de chevauchement des cycles monétaires, les opérateurs ont un mois complet pour ajuster leurs comptes M-1.

En économie bancaire l’ajustement se fait en les fins de mois et il ne concerne que les acteurs débiteurs.
En économie synchronisée l’ajustement concerne ceux qui sont en négatif mais aussi ceux qui sont en positifs.
Tout le monde doit finir un cycle à zéro.

Arithmétiquement, si chacun a dépensé la monnaie qu’il a encaissée, chacun aura résorbé la monnaie qu’il a créée.

Toute la monnaie non compensée en fin ce cycle est éliminée, le créditeur perd son crédit et la dette du débiteur est effacée.

Pas très moral à première vue : le débiteur, s’en sort trop bien !
Evidemment, le débiteur pourrait être sanctionné. On verra qu’il n’est pas réellement sanctionné mais cette défaillance entraîne un préjudice.

Mais il faut bien comprendre que la défaillance du débiteur n’affecte pas directement ses propres créditeurs.
Les créditeurs qui sont pénalisés sont ceux qui n’ont pas dépensé leur monnaie en fin de cycle.
Ils sont donc eux aussi en partie responsables de cette défaillance.

Une palette de dispositifs permet de compenser son compte en fin de cycle. Des mécanismes quasi automatiques de dernier ressort permettent de compenser en dernière limite.

Un marché de prêt permet notamment à ceux qui ne trouvent aucune manière satisfaisante de dépenser leur crédit, de le prêter à ceux qui sont débiteurs. Mais cette bourse fonctionne sur la base de l’offre et de la demande. Le taux peut être positif mais il peut aussi être négatif, puisque le créancier peut accepter un taux négatif plutôt que de perdre son crédit. Pour l’emprunteur, il doit peser entre le préjudice causé par sa défaillance et le taux d’intérêts demandé.
En fait, cette activité de prêt est le révélateur de déséquilibre économique. Si l’activité économique est totalement équilibrée, le volume des prêts d’ajustement est nul.

2ème lacune :

2ème lacune :

On vient de voir que la défaillance d’un débiteur est réglée avec un mécanisme de prêt entre acteurs sans faire appel à aucun système bancaire. C’est déjà un bon point, mais si le système fonctionne correctement, on ne doit pas avoir de défaillance.

Combien un opérateur peut-t-il créer de monnaie par sa dette ?
Mais d’abord : quel opérateur peut créer de la monnaie par sa dette ?
En économie bancaire, ce privilège était attribué à la banque, acteur économique improductif.
En économie synchronisée, ce sont les entreprises productives qui ont la capacité de créer la monnaie, puisqu’elles seules peuvent la résorber en écoulant leur production.

Combien l’entreprise peut-elle créer de monnaie dette ?
Le montant est fonction de sa capacité de production. Une entreprise correctement gérée sait combien elle peut créer de dette à une période donnée. Mais un mécanisme de supervision automatique va définir un seuil limite pour chaque opérateur.
Le seuil est essentiellement basé sur les productions des précédents cycles.
Une entreprise naissante n’a aucune capacité de création et doit commencer par vendre pour acheter. Son chiffre de production aura un impact sur le seuil de création monétaire autorisé sur les prochains cycles.

L’entreprise défaillante qui a donc émis trop de monnaie par rapport à sa capacité de vendre sa production ou ses actifs est impactée par une restriction de son seuil de création monétaire.
D’autre part, cette information est automatiquement publiée.
Tout les clients et fournisseurs auront donc connaissance de la défaillance. Et pourront adapter leur relation commerciale avec cette entreprise.
Les défaillances publiées pourront être accompagnées d’infos présentées par l’entreprise. L’entreprise pourra ainsi, si elle le souhaite, justifier sa défaillance, par exemple : catastrophe naturelle, ou tout autre événement exceptionnel.
Mais au final, seul les autres acteurs économiques actifs seront juges et pourront adapter leur comportement commercial par rapport à cette entreprise.

Les défaillances des créditeurs qui n’ont pas compensé leur crédit seront également publiées.

3ème lacune :

3ème lacune :

Puisqu’il n’y a plus de banques, qui va « financer » l’économie ?

Le fait que les banquiers aient prévu, dans le mécanisme de création monétaire, des montages qui leur permettent de s’enrichir, n’enlève rien au fait que ce mécanisme de création s’est révélé très bénéfique pour l’économie.
Ce mécanisme de création monétaire amène aujourd’hui plus de nuisance que d’efficacité pour notre économie, il faut donc le réformer, mais il faut à l’économie un nouveau mécanisme pour le remplacer.

Pour concevoir la solution, il faut déjà comprendre :

Quelle est la réalité économique de cette monnaie créée par la banque de 2ème génération ?

Quelle est la réalité économique de cette monnaie créée par la banque de 2ème génération ?

Prenons notre petite communauté sociale autarcique : un groupe de personnes organisées pour produire le nécessaire de la communauté. Quelques boulangers, quelques agriculteurs, quelques cordonniers, quelques mécaniciens, etc.
Et puis notre entrepreneur, par exemple fabricant de vêtement, et notre banquier. Notre entrepreneur décide de demander à son banquier de lui financer une usine qui va lui permettre de produire beaucoup plus. Notre banquier de 2ème génération va donc créer de la monnaie pour financer ce projet. Et pendant un an, la moitié de notre communauté va aller travailler sur le chantier de notre entrepreneur, motivée par le salaire payé avec cet argent créé.
Mais cette population qui, avant cela, travaillait aux besoins de la communauté, va manquer. L’autre moitié va donc devoir travailler beaucoup plus pour subvenir aux besoins de cette communauté, les prix vont vraisemblablement monter, le pouvoir d’achat va sans doute descendre, il y aura peut-être même des carences dans la production.
Seule consolation, la moitié qui assure les besoins de base aura 2 fois plus de travail et aura donc 2 fois plus de chiffre d’affaire et donc plus de profit.
Au final le chantier fini, tout le monde va retrouver sa fonction d’avant. Notre entrepreneur va produire plus, il va rembourser la banque. Donc l’argent créé va être résorbé, comme le veut la logique des banques de 2ème génération.
Et tout le monde revient à son travail initial, tout le monde produit comme au début a part notre entrepreneur qui produit beaucoup plus.

 

 

Au final, la monnaie créée par la banque aura servit à orienter pendant cette période la productivité de toute la communauté, qui aura collectivement contribué à la réalisation du projet de notre entrepreneur.
Et évidemment le banquier improductif gagnera son dû.

 

Même si on élimine le profit de la banque et que l’on fonctionne avec un système de création monétaire social à taux d’intérêt nul, le seul qui profite de cette création monétaire, c’est l’entrepreneur.
Certes, cet entrepreneur a sans doute du mérite à s’investir dans un projet ambitieux, mais on voit que, pendant toute la période de création monétaire, l’effort se répartit sur la communauté entière. Or au final, seul l’entrepreneur disposera d’un outil de production correspondant à un « capital » et profitera de la productivité récurrente de ce capital.
Cet apport financier à l’entrepreneur aura demandé à tous les acteurs un effort, tous auront dû subir une hausse des prix et certains auront profité de ce surplus d’activité pour gagner plus pendant cette période d’irrigation monétaire. La logique serait de prélever une part de ce plus d’activité en tant que contribution financière collective au projet de notre entrepreneur. Et que chacun tire par la suite un profit de la productivité qu’il a contribué à accroître.

Nous allons voir qu’avec le principe de synchronisation de tous les actes économiques, ce mécanisme de financement est très facile à mettre en oeuvre.

Action, obligation ?

Action, obligation ?

En matière de finance, il existe 2 types de participation à une économie :
« l’action » et « l’obligation ».

Une « action » correspond à une part du capital d’une entreprise. Une action va générer un dividende, le dividende correspond au bénéfice de l’entreprise divisé par le nombre de parts. Ce dividende est lié à la performance de l’entreprise. Si l’entreprise ne fait pas de bénéfice, le dividende est nul.

Une « obligation » est un prêt à taux fixe. Que l’entreprise dégage un bénéfice ou pas, l’intérêt est dû. Une obligation est une forme de prêt qui ne se rembourse pas par échéance mais en une seule fois dans un délai convenu.

Le rendement d’une obligation ne correspond pas à l’activité réelle d’une entreprise. La notion d’obligation est liée à la notion de prêt monétaire. Le fait de détenir une obligation ou un prêt ne responsabilise pas le financier par rapport à l’activité réelle de l’activité qu’il finance.

Le financier impose un rendement et cette contrainte peut tuer l’entreprise et donc l’économie.

Le principe de l’usure est depuis longtemps considéré comme amoral.
Il a été condamné notamment par le Christianisme puis par m’Islam.

Avec le système de monnaie bancaire, la nécessité du taux d’intérêt était une manière de perpétuer ce principe amoral de l’usure.
L’économie synchronisée ne nécessitant plus de taux d’intérêt, conserver le principe de prêt à intérêt ou d’obligation correspondrait à institutionnaliser le principe de l’usure.

 

En économie synchronisée, les financements ne se font que par des mécanismes de prises de participation à un capital.
Les comptes bancaires avec une somme fixe n’existent plus, l’épargne financière de chacun se fait sous la forme d’un portefeuille de participations.

Deux outils de synchronisation pour remplacer une monnaie bancaire.

Deux outils de synchronisation pour remplacer une monnaie bancaire.

L’économie synchronisée nécessite donc deux dispositifs d’échange.
-un dispositif monétaire destiné uniquement à compenser les actes économiques.
-un dispositif de compte en participations destiné à thésauriser les actifs économiques.

On connaissait déjà ces deux dispositifs dans l’économie bancaire capitaliste mais leurs fonctions étaient confuses et mélangées.
En économie synchronisée, les fonctions de chaque dispositif correspondent à une réalité économique.

Le principe de la monnaie synchronisée peut se comprendre assez facilement notamment pour ceux qui sont déjà familiarisé à l’usage de la carte de crédit

Le principe du compte en participations va engendrer une nouvelle organisation individuellement plus complexe mais globalement plus simple.

 

Avec l’organisation monétaire bancaire, l’individu était maintenu dans une abstraction monétaire simplifiée de l’économie. Les banques s’occupaient de faire la relation entre l’économie réelle et l’espace économique abstrait des comptes en monnaie.

 

Le compte en participation de l’économie synchronisée met l’individu en relation directe avec la réalité économique. Il lui permet, s’il le souhaite, d’intervenir facilement dans l’optimisation de ses participations comme tout épargnant actionnaire actif.
En économie synchronisée, l’épargne est réellement productive puisque les mécanismes de captation du profit par les mécanismes bancaires sont éliminés.
Le compte en participation transfère à chaque épargnant une part de la productivité économique et le responsabilise en lui permettant d’agir en tant que participant.

Epargne et capital.

Epargne et capital.

Quelle différence entre épargne et capital ?
Economiquement, ces deux termes sont équivalents, mais en général, on va parler d’épargne quand il s’agit d’une petite quantité de capital.

On pourrait dire que l’épargne génère simplement des revenus de consommation.
Alors que pour les détenteurs de gros capitaux, ils auront beau avoir un train de vie dépensier, leurs profits dépassent en général largement leur capacité de consommation et la plus grande part du rendement de leur capital sert à accroître ce capital.

 

Une autre distinction est la forme de cette épargne.
Une épargne se conçoit le plus souvent sous une forme monétaire, par exemple : un livret d’épargne avec un taux d’intérêt. Le capital correspond en général à des actions productives.

En économie synchronisée, l’épargne sous forme monétaire n’existe plus. En terme de quantité on sera en général plus prêt de ce qu’on a l’habitude d’appeler « épargne », mais en terme de type de placement on sera plus proche de ce qu’on appelle «  capital ».

 

L'épargne monétaire est une épargne virtuelle.
Cette épargne virtuelle alimente une épargne réelle.
En économie bancaire ce sont les banques qui profitent de la plus value entre épargne virtuelle et épargne réelle.
En économie synchronisée l’épargnant profite totalement du rendement de son épargne

 

En économie synchronisée la notion de capital et d’épargne sont donc équivalentes.

Organiser l’économie synchronisée.

Les fonds de participation.

Spéculation.

Spéculation.

La spéculation est une caractéristique du raisonnement humain.
Spéculer, savoir anticiper, savoir s’organiser pour se mettre en sécurité, c’est a priori une des capacités qui fait la différence entre l’homme et l’animal.

En économie, le comportement qui consiste à prendre une participation économique dans une entreprise que l’on sent prometteuse est une spéculation. La confiance de l’épargnant sera une aide au développement de cette entreprise.
Cette spéculation est un pari sain qui va dans un sens productif.

Mais on observe que « spéculer » peut aussi consister à influer sur le marché. En prenant une position d’achat ou de vente massive, on peut déséquilibrer un marché dans le sens que l’on souhaite et en tirer profit par la suite.
En achetant toute une production agricole, par exemple, on va jouer sur la loi de l’offre et de la demande, pour faire grimper le prix d’un produit, quitte éventuellement à détruire une partie de la production pour atteindre le profit.
Cette forme de spéculation est possible à partir du moment où des acteurs disposent de moyens économiques disproportionnés.

Avec l’outil monétaire bancaire qui, comme on l’a vu, permet à des acteurs privilégiés de créer une masse monétaire à partir de rien (ou de pas grand chose), cette forme de spéculation est évidemment très facile.

Que la banque soit privé ou publique : ce type d’opération est possible.
La «finance » appuyée sur l’économie bancaire peut forcément prendre des formes extrêmement malsaines.

Bourse : activité productive ou jeu de casino ?

Bourse : activité productive ou jeu de casino ?

Dans l’économie bancaire, le jeu boursier ressemble souvent à un jeu de hasard pur. C’est en général un pseudo hasard. Dans ce cas là comme dans tous les jeux de pseudo-hasard, le seul qui gagne à coup sûr est celui qui organise le jeu, on n’est donc plus vraiment dans une démarche de choix d’investissement lié à une productivité collective.

Le passage de la notion de choix de productivité à la notion de pseudo jeu de hasard est lié à la transparence de l’investissement.

Si un acteur investit sur une entreprise productive dont le fonctionnement est transparent, dont la stratégie est lisible et dont la comptabilité est loyale : l’investissement est un choix productif.

Si l’acteur investi dans des produits dérivés, eux-mêmes éventuellement composés d’autres produits dérivés, il perd la notion du caractère réellement productif de son investissement, il transfère simplement sa confiance à un intermédiaire. Mais pour cet intermédiaire, les moyens seront faciles de fausser le jeu dans son intérêt. Le fait que cet intermédiaire s’enrichisse n’aura pas de conséquences particulières sur la productivité générale et dans ce cas il n’y a plus vraiment de relation entre son intérêt et l’intérêt collectif.

Fonds de placement.

Fonds de placement.

En économie synchronisée, l’épargne de chacun correspond à des actifs d’entreprises productives, mais chacun n’a pas forcément envie de gérer son portefeuille directement.

L’organisation nécessite donc deux niveaux :
- les entreprises économiques dont le but est d’optimiser la production et donc de faire du profit sur de la production.
- les fonds de placements qui vont permettre, entre autre, de jouer un rôle d’intermédiaire entre les épargnants et l’activité productive. Ces fonds ne sont pas soumis aux mêmes règles que des entreprises productives, ils ne peuvent pas eux-mêmes prétendrent faire du profit par leur manière de gérer leurs portefeuille. La gestion de ces fonds ne peut donc pas donner naissance à des produits dérivés.
Ces fonds sont de type mutualiste et leurs activités sont encadrées.

Comptabilité en économie synchronisée.

Comptabilité en économie synchronisée.

En économie synchronisée, la relation entre l’épargnant et l’entreprise est très directe.
Nous avons vu que seules les entreprises de production pouvaient créer de la monnaie dette.

Le problème, c’est que la souplesse économique doit être du coté du consommateur et non du coté du producteur. C’est déjà ce dont nous bénéficions avec les cartes de crédit de l’économie bancaire.
On a donc un paradoxe à résoudre : la finalité d’une entreprise est de produire pour des consommateurs, c’est donc le consommateur qui a besoin de crédit mais seul le producteur peut créer de la monnaie.

En économie synchronisée, la société se résume à :
-des individus qui épargnent et qui consomment
-des entreprises de productions dont l’actif est constitué par l’épargne des individus et qui produisent ce qui va être consommé par ces individus.

Chaque consommateur a donc un compte d’épargne dans chacune des entreprises auxquelles il participe. La participation est soit un actif acheté donc : une « action », soit un actif acquis en travaillant pour celle-ci.
Comme toute « action », cette épargne est susceptible de produire les dividendes correspondant à la répartition du bénéfice.

Les dividendes peuvent être dépensés par l’épargnant. Si l’épargnant ne dépense pas ces dividendes, ces dividendes seront ajoutés à son compte d’épargne dans cette entreprise.

Le capital pourra aussi être dépensé par l’épargnant.

L’entreprise pourra reverser la part qu’il souhaite à l’épargnant, il pourra aussi laisser la liberté à l’épargnant de choisir la part qu’il souhaite dépenser.

La disponibilité de ce capital et de ces dividendes est globalement définie dans le contrat de participation entre l’entreprise et l’épargnant, elle est évidemment liée aux performances de l’entreprise et à ses décisions de gestion.

 

Pour régler ses dépenses, l’épargnant a donc une seule carte de crédit qui va automatiquement débiter les crédits des comptes d’épargne qu’il détient par ses participations. Cette gestion est automatisée et donc transparente pour l’épargnant consommateur.
L’épargnant pourra se limiter à définir de temps en temps les priorités des épargnes qu’il souhaite dépenser.

La plupart de ces comptes d’épargne que chaque individu détient dans des entreprises sont géré par les fonds de participation. Un individu peut déléguer la totalité de cette gestion à un fond. Il dispose globalement du rendement de ce fond. Mais comme on l’a vu, ce fond n’est qu’un intermédiaire mutualiste entre l’épargnant et l’entreprise productive.

En économie synchronisée, les revenus du salariat et les revenus de l’actionnariat sont traités de manières identiques. Seul le contrat d’épargne peut prévoir une différence de traitement entre ces deux revenus.

    • Si le salarié récupère le solde de sa rémunération en fin de mois, on se rapproche de la forme de salariat de l’économie bancaire, mais en économie synchronisé le travailleur peut laisser sa rémunération sur le compte d’épargne qu’il détient chez son employeur, cette épargne générera des dividendes au même titre que les autres participations des autres actionnaires.

Comptabilité dynamique

Comptabilité dynamique

En économie synchronisée, la constitution du capital d’une entreprise ne peut pas se faire de la même manière qu’en économie bancaire. Le dépôt d’un capital monétaire sur un compte imposerait la contrainte de synchroniser tout le capital en un seul cycle monétaire.
Un capital correspond à des activités réparties dans le temps.
Lorsqu'une entreprise utilise de "l'argent" pour se développer, cet argent va servir à payer ses nouveaux équipements. Cet argent est utilisé en salaires à pour payer les employés qui vont construire les nouveaux équipements. Il sert aussi à payer des entreprises qui réalisent ces travaux sur des durées variables.
Cet argent qui est dépensé pour ce développement est comptabilisé comme l'augmentation de capital de l'entreprise. 

En économie bancaire, cet apport peut être sous forme d'une masse monétaire créée et prêtée par une banque. Cette masse monétaire est utilisé durant la phase de développement. Après quoi, l'entreprise dispose d'un délai pour rembourser ce crédit et donc résorber la masse monétaire créé. Une fois ce crédit remboursé ces investissements sont comptabilisé comme du "capital".

En économie synchronisée, la monnaie va être injectée pour répondre aux besoins de dépenses des employés, et des fournisseurs. Dans la mesure ou le développement de l'entreprise va s'étaler sur plusieurs cycles monétaires, l'injection de cette monnaie va se faire sur plusieurs cycle. A chaque cycle cette monnaie dépensée sera comptabilisée comme une augmentation de capital.

Les employés peuvent laisser leurs salaires sur leur compte de participation, les fournisseurs peuvent aussi laisser le règlement de leurs factures grossir leur compte de participations.

  1. En économie synchronisée une entreprise peut donc se développer sans appel a de la création monétaire, simplement en augmentant les parts en capital des employés et des fournisseurs. Une fois que l'investissement sera productif, employés et fournisseurs disposeront de dividendes sur la production de l'entreprise. 

En économie synchronisée, le capital d’une entreprise active fluctue à chaque cycle monétaire.
L’organisation de la comptabilité des entreprises est donc beaucoup plus précise et contraignante qu’en économie bancaire, mais elle est totalement automatisable. L’automate de comptabilité de l’entreprise laisse au décideur la possibilité d’intervenir uniquement sur les paramètres propres à sa gestion.

Non seulement le capital va fluctuer en permanence (compte client, fournisseur, employé et actionnaire évoluant en fonction des opérations synchronisées des cycles monétaires), mais ce capital va être la base de calcul de la rémunération des actions au cours même d’un cycle monétaire.

En économie bancaire, on peut se contenter de bilans annuels. En économie synchronisée, une entreprise doit évaluer son bilan tous les mois pour connaître la quantité de dividende disponible. Elle doit aussi évaluer la masse d’actifs qu’elle peut libérer ou mettre sur le marché pour ajuster ses opérations monétaires en fin de cycle.

 

A ce niveau, on constate donc une singularité de l’économie synchronisée : La monnaie réellement utilisée de toute entreprise n’est que la monnaie correspondant aux actes de consommation de ses actionnaires.
Ce sont les actionnaires (employés ou pas) qui tireront la monnaie nécessaire pour leurs dépenses de consommation. L’autre création monétaire de l’entreprise ira à ses fournisseurs, mais ces fournisseurs n’auront besoin de monnaie que pour les dépenses de leurs propres actionnaires et employés. Tout ce qui ne sera pas dépensé par l’individu épargnant dans le cycle monétaire restera sous des formes d’actifs qu’il détiendra dans les entreprises.

Comptes individuels et compte de productions.

Comptes individuels et compte de productions.

En économie synchronisée il existe deux catégories de compte

-Les comptes individuels.
Chacun individu dispose d'un compte individuel unique, il représente son identité dans l'organisation économique globale. Ce compte est alimenté par les participations économiques de l'individu, c'est un compte consommateur.

-Les comptes de production.
Toute entreprise dispose d'un compte de production. Une entreprise est la propriété de ses actionnaires.
Chaque individu peut avoir des actions dans un nombre non limité d'entreprises.
Un individu peut être le seul actionnaire d'une ou de plusieurs entreprises.
Un individu ne dispose que d'un unique compte consommateur, mais il peut donc disposer de plusieurs comptes de productions.
Un compte de production est alimenté par des actes de productions, les ventes encaissées sont utilisés pour régler d'autres entreprises, le surplus doit être transféré aux comptes de consommation des actionnaires pour être dépensés avant la fin du cycle monétaire.

 

Répartitions du capital entre comptes.

-Un compte individuel regroupe donc toutes les participations en actions que l'individu détient dans une multitude d'entreprises. 
-Un compte d'entreprise représente un capital qui est le cumul de toute les participation des actionnaires qui le compose. Ces actionnaires sont soit des individus, soit des entreprises fournisseurs elles même composées d'individus ou de fournisseurs.

 

Flux monétaires entre comptes.

Les flux monétaires ont des fonctions distinctes selon les types de comptes entre lesquels ils s'opèrent.
Ces flux sont traités de manière distincte, ils vont faire l'objet dans certain cas d'un prélèvement.

Prélèvements sociaux.

Le principe du prélèvement fiscal.
Le principe du prélèvement fiscal.

L'impôt a 2 origines : une origine en tant qu'offrande religieuse et une origine en tant que mécanisme économique.

Une économie de marché doit prévoir un mécanisme de prélèvement pour financer les dépenses collectives.

Dans le modèle planifié de l’URSS, il n’était pas nécessaire de prélever des impôts car l’état détenait la banque centrale et pouvait donc financer toute dépense publique ou autre. Toute la production était détenue par l’Etat, la monnaie revenait donc fatalement dans les caisses de la banque d’Etat.

Donc en économie de marché, l'impôt est prélevé sur l'activité productive pour assumer les charges collectives sociales et sur le patrimoine. C'est logique.

Nous avons donc en général un impôt sur le revenu, destiné à ce prélèvement sur la productivité.
Mais curieusement en économie de marché un fonctionnaire qui est déjà payé par de l'impôt, paye lui aussi de l’impôt ?
Là on est pas dans un mécanisme économique de redistribution de la productivité. Dans un rituel religieux peut être ?.

 

La TVA est un impôt qui est ciblé sur l'activité productive réelle, mais il est placé au niveau du consommateur d'où plusieurs problèmes :
Comme l'impôt ne doit être affecté qu'à l'acte de consommation finale, il entraîne 2 types de transactions : hors taxe tant que l'acheteur n'est pas le consommateur final, et toutes taxes pour le consommateur final.

En fait le système est un peu complexe car toutes les transactions se font TTC, les entreprises doivent donc déduire les taxes d'achat non dues des taxes qu'elles encaissent. Au final, elles ne payent donc la taxe que sur la valeur ajoutée, comme son nom l’indique.
Cette méthode est lourde mais avec une gestion automatisée ce n'est pas ça qui est gênant.

Ce qui est vraiment gênant dans cette méthode c'est que l'impôt est affecté à tous les acteurs, et donc pas forcément à des acteurs productifs, en effet les rémunérations issues de redistributions déjà prélevées sur des actes productifs vont être re-taxées. Le fonctionnaire,  notamment, qui est déjà payé par un système de prélèvement sur la productivité va repayer de la TVA.
Et tous les autres types d'allocataires payés par des mécanismes de prélèvement sur la productivité vont être re-taxés.

Pour les allocataires comme les chômeurs il y a une certaine logique morale à ce que eux aussi contribuent à cette charge collective, mais ils ne sont pas dans le circuit productif, il n’y a aucun sens à appliquer un prélèvement sur leur productivité en taxant leurs allocations. Si on veut prélever une contribution, il faut le faire d’une manière non monétaire. Leur demander d’effectuer une part de ce qu’il touchent en travaux collectifs par exemple. Au lieu de payer leur 19.6 pour cent de TVA, c'est-à-dire 1/6 de ce qu’il touchent, on devrait leur organiser un travail collectif de 1/6 des heures qui leurs sont payées.

La TVA et l’impôt sur le revenu sont donc placés au mauvais endroit.

Le bon endroit pour taxer la productivité monétaire c’est un prélèvement direct sur la consommation du producteur.

En économie bancaire on ne dispose pas d'un moyen de cibler cet acte de consommation avec précision.

En économie synchronisée nous allons voir que c’est possible. On peut cibler avec précision le transfert d’un revenu de production à un acte de consommation.

 

Prélever uniquement sur la consommation du producteur peut paraître injuste, car si le producteur épargne, l’accroissement de son capital n’est pas taxé. Ceci parait amoral dans un capitalisme d’élite, mais dans un capitalisme réparti ceci a beaucoup moins d’importance et  peut être considéré comme un encouragement à épargner plutôt qu’à dépenser.

Prélèvements en économie synchronisée.
Prélèvements en économie synchronisée.

Nous avons donc vu comment on pouvait régler les échanges économiques entre producteurs et consommateurs. Il faut maintenant intégrer dans cette économie le mécanisme de prélèvement social.
Dans l’économie bancaire, nous avions une multitude de prélèvements, taxe, cotisation retraite, cotisation santé, cotisation assurance chômage ....

Le passage à l’économie synchronisée est l’occasion de simplifier tous ces prélèvements sociaux.
Une grande partie de ces prélèvements étaient des mécanismes destinés à re-équilibrer les écarts gigantesques de revenus de ce capitalisme bancaire.

Nous avons vu que notre problème était : d’une part d’assurer une redistribution équitable de la productivité et d’autre part d’encourager et de motiver les comportements productifs.

En économie synchronisée, le minimum de redistribution de la productivité pour chacun est assuré par un mécanisme de création d’actifs sociaux alimenté par un unique prélèvement que nous allons détailler.
Il n’y a donc plus, ni prélèvement chômage, ni prélèvement retraite, ni prélèvement allocation familiale, ni aucune autre forme de prélèvement à caractère de redistribution social.

Il y a aussi les prélèvements normalement affectés à tous les besoins d’infrastructures et d’organisations publiques. Prélèvements communément appelé « impôt ».

Pour éviter toute complexité de recouvrement de « l’impôt » et compte tenu que les règles d’équité se situent à un autre niveau, l’impôt affecte systématiquement tous les profits de la production d’une manière automatique et avec un taux unique.
Le taux peut être reconsidéré et ajusté pour l’ensemble du système, il est pour l’instant placé à 50 %.

La règle est simple : tous les transferts d’un compte de production à un compte individuel pour un usage de consommation sont affectés par ce prélèvement de 50%.


 

Compte individuel --vers--> compte de production :
il s'agit d'un acte de consommation, aucun prélèvement.

Compte de production --vers--> compte de production :
il s'agit d'un règlement entre entreprise productive, aucun prélèvement.

Compte de production --vers--> compte individuel :
il s'agit d'un revenu de production transféré pour un acte de consommation, un prélèvement est effectué.

Compte individuel --vers--> compte individuel :
il s'agit d'un transfert de propriété, ce type d'opération ne peut pas être effectuée librement, elle ne fait pas l'objet de prélèvement mais elle doit être encadrée par un tiers.

 

Ce prélèvement de 50% est réparti entre les deux budgets : actif social et besoins publics. Nous avions jusqu’ici les comptes de production et les comptes individuels, nous avons maintenant des comptes publics et des comptes d’actif sociaux. Ces deux types de comptes ont des gestions propres mais sont soumis aux mêmes règles de synchronisation monétaire. La monnaie prélevée doit donc être dépensée dans le cycle monétaire courant.

En ce qui concerne « l’impôt », nous avons un concept déjà connu en économie bancaire.
Nous verrons certaines spécificités, notamment : à quelle entité géographique va être versé l’impôt produit par une opération monétaire, et comment les fonctions publiques vont être rémunérées.

Mais pour l’instant, nous allons détailler l’élément nouveau de l’économie synchronisée :

L’actif social.

L’actif social.

Nous avions évoqué comme 3ème lacune d’un système monétaire de type « carte de crédit généralisée », le problème du financement de l’économie.

Avec l’économie synchronisée, nous avons bien déjà une possibilité pour l’entreprise de créer sa trésorerie pour le cycle monétaire courant mais ce mécanisme n’est utilisable que si elle a la possibilité de compenser cette production monétaire par une production économique réelle.

 

Or évidemment dans une organisation industrielle, une part importante de la productivité est réalisée par des solutions technologiques coûteuses que l’entreprise doit acquérir et elle devra vraisemblablement disposer d’infrastructures complexes avant de pouvoir vendre son premier produit.
Il lui faut donc anticiper sa production.

En économie bancaire, les capitaux sont apportés par les actionnaires mais cet apport ne représente qu’une partie qui joue surtout un rôle de garantie, la partie la plus conséquente est apportée par la banque grâce à l’artifice de la création monétaire.

En économie synchronisée, nous ne pouvons plus agir ainsi.

Mais nous pouvons remarquer que notre organisme public qui effectue ses prélèvements 50% peut affecter systématiquement une part destinée à résorber de la monnaie qu’il aura créée.

Donc notre organisme va finalement bien pouvoir retrouver un rôle de création monétaire en anticipant sur l’activité qu’il incite, il crée ainsi des revenus de consommation sur lesquels il va récupérer par le prélèvement des 50% la masse monétaire créée.

Le principe de créer de la monnaie par un organisme public pour dynamiser l’économie est déjà connu, mais en économie bancaire aucun moyen ne permettait de résorber cette masse monétaire par un mécanisme direct de prélèvement. Cette création monétaire avait naturellement tendance à engendrer de l’inflation, ce qui donnait lieu à des cascades de bricolages monétaires pour tenter de re-équilibrer la situation économique.

 

 

En économie synchronisée, l’activité peut être incitée en créant une monnaie qui sera mécaniquement résorbée en fin de cycle monétaire.
Débarrassé de cette préoccupation monétaire, le pilotage de l’économie synchronisée ne porte plus que sur la stratégie politique de développement.

Cette monnaie sera automatiquement résorbée, mais dans une certaine limite. Le prélèvement étant de 50%, il faudra que l’activité économique de consommation soit au moins 2 fois supérieure à la masse monétaire créée. Pour une économie saine et active, ça laisse de la marge.
En théorie, le ratio devrait être supérieur à 2 car sur les prélèvements 50%, seule une part sera affectée à cette création monétaire, la part destinée aux dépenses publiques sera alimentée par le reste du prélèvement après que la monnaie créée ait été résorbée.

Notre organisation a donc maintenant la capacité de financer le développement des entreprises.
Elle va pour cela participer à la capitalisation des entreprises en créant la monnaie nécessaire à la consommation des employés et à celle des actionnaires/ employés des différents fournisseurs.
Toute cette monnaie sera donc dépensée dans le cycle monétaire courant et impactée par le prélèvement social.
Dans la pratique, la monnaie créée va vraisemblablement compenser plusieurs échanges producteurs/consommateurs pendant le cycle monétaire, et donc permettre plusieurs prélèvement 50%. Il sera d’autant plus facile de la résorber.

 

L’économie synchronisée a donc bien la capacité de capitaliser les entreprises d’une manière saine.

Mais à qui vont appartenir ces capitaux ?

Mais à qui vont appartenir ces capitaux ?

Un dictateur pourra arguer que cette capitalisation provient d’un organisme public qu’il représente et considérer qu’il peut disposer de cette participation dans les entreprises pour sa gouvernance.
L’entrepreneur pourra dire que c’est lui qui valorise cet apport et le rembourser comme un prêt sans intérêt.

Mais si on se souvient du scénario de notre communauté confrontée à une irrigation monétaire, on se rappelle que cette irrigation a permis de canaliser la productivité de toute la communauté vers l’objectif financé, et qu’il parait peu moral que seul l’entrepreneur en tire un revenu récurrent du capital.

Chaque individu doit donc détenir, d’une manière ou d’une autre, des parts des activités ainsi financées.
En économie synchronisée, cette capitalisation publique est donc ventilée à travers des mécanismes d’actifs sociaux sur tous les membres de la communauté.
Chaque individu entre donc en possession d’actifs à diverses occasions définies par la collectivité. Il profite du rendement de ces actifs. Il peut aussi en disposer à la vente mais cela dans des conditions encadrées.

L’irrigation monétaire a, entre autre conséquence, de créer plus d’activité dans la collectivité, ce prélèvement peut donc se voir comme une forme d’épargne collective obligatoire.

Lorsqu’elle a un besoin externe pour ses investissements, l’entreprise évolue donc uniquement par une augmentation de son capital, et ce capital c’est toute la collectivité qui l’apporte et qui en bénéficie par la suite.

L’actif social du coté de l’entreprise.

L’actif social du coté de l’entreprise.

Du coté de l’entrepreneur.
Il souhaite développer une activité, il a besoin d’un financement complémentaire.
Plus de banques monétaires, il doit donc s’adresser à cette organisation de capitalisation.
Ce sont les fonds de participations qui assument cette fonction financière. Ces fonds disposent des compétences nécessaires. Ils participent aux capitalisations demandées et assurent une surveillance économique.

L’apport en capital extérieur est plus contraignant pour l’entrepreneur que ce qu’était le prêt monétaire. Avec un prêt, l’entrepreneur pouvait tirer un profit personnel de sa gestion. Une fois le prêt remboursé, son entreprise avait gagné en capitalisation. Le capital lui appartenant à 100%, il était gagnant.
Nous avons constaté que son gain était excessif par rapport à la collectivité, mais avec notre mécanisme de ventilation sociale du capital, on va à l’extrême inverse : l’entrepreneur n’a plus aucun intérêt à développer son entreprise.
Pour conserver aux entrepreneurs une motivation, les capitaux injectés par ces fonds de participations sont distribués pour une part vers la collectivité, et l’autre part est redistribuée aux actionnaires de l’entreprise au prorata de leurs parts actuelles.
La répartition est pour l’instant fixée à 3/4 et 1/4 : Trois quarts ventilés à toute la collectivité, un quart redistribué aux actionnaires.

Fond de participations, fond de pensions ?

Fond de participations, fond de pensions ?

Ces fonds de participations ressemblent à des structures qui existent en économie bancaire : les fonds de pension.
Ces fonds de pension ont la réputation d’être très exigeants en terme de rendement du capital et ils ont aussi la réputation d’être sans pitié pour la charge salariale et donc des prédateurs pour l’emploi.
Mais nous savons que la logique économique va dans ce sens et notre préoccupation est justement d’attribuer à chacun des revenus du capital.
Ces fonds de pensions sont donc une bonne référence pour les fonds de participations de l’économie synchronisée.
On s’est aperçu, à l’occasion de crises comme celle des sub-primes, que ces fonds pouvaient subir les effets violents de la crise bancaire.
Ces fonds sont une forme d’épargne populaire, et on a vu qu’en économie bancaire, les banques ont les moyens de capter les gains de productivités au dépend de l’épargne populaire : fond de pension ou autre.
Sans la présence prédatrice des banques, ces fonds de pension sont la forme type de l’épargne populaire dans un système productif non bancaire.
En économie synchronisée, les fonds de participation ont un fonctionnement mutualiste.

Une masse de capitaux planétaires répartis équitablement.

Une masse de capitaux planétaires répartis équitablement.

Voyons une estimation.

Si le capital de cette planète était réparti sur une base équitable (ce qui serait le cas si on était en économie synchronisée).
Une évaluation à la louche montre que déjà ce capital mondial redistribué sur le 1,5 milliard des habitants participants à cette économie productive, représente de l’ordre de 100 000 $ par individu.
On sait que les fonds de pension visent en moyenne des rendements de l’ordre de 15%.
100 000 $ gérés par des structures de ce type, ça représente déjà un revenu de l’ordre de 15 000 $ par an.

On est là déjà avec un revenu permanent qui est de l’ordre du smic.
Sans les banques, ce chiffre serait encore supérieur car la part absorbée par les banques est en grande partie masquée.

Rien d’étonnant puisqu’on sait que globalement le revenu du capital a dépassé le revenu du salariat. Redistribué à l’échelle de l’individu le revenu du capital a dépassé le salaire moyen
Et cette productivité du capital est en constante augmentation.
Elle le sera d’autant plus si les revenus des individus progressent, et ils progresseront d’autant plus si ces individus profitent de ces revenus du capital.
On est là dans une logique inverse de la logique de notre économie bancaire où la diminution des revenus du travail entraîne un effondrement de l’économie.

Le principe de l’actif social correspond à une forme de revenu minimum que beaucoup réclament.
Mais c’est un revenu qui est en relation avec l’économie réelle et qui transfère donc une part de responsabilité à chaque individu qui en bénéficie.

Et les pays non industrialisés ?

Et les pays non industrialisés ?

Nous avons fait cette estimation pour le 1,5 milliard des pays industrialisés.
Mais pour les pays non industrialisés ?

Jusqu’à présent, les pays non industrialisés étaient légèrement intégrés en raison du besoin de main d’oeuvre des pays industrialisés. Maintenant, l’automatisation diminue les besoins de main d’oeuvre.
Plus besoin de main d’oeuvre donc plus besoin des peuples du sud.
Les frontières se ferment, chacun reste chez soi. Les seules choses qui circulent correctement ce sont les matières premières prélevées au sud et utilisées au nord.

Notre économie a plus besoin de consommateurs que de travailleurs.
Avec une économie synchronisée, les pays non industrialisés peuvent être intégrés très facilement, et cela au grand profit de l’économie puisque de 1,5 milliard de consommateurs on passera à 6 milliards.

Ils le seront, mais progressivement.
Avant une intégration complète, il est préférable de remettre à plat notre conception des techniques de production et notre manière de gérer les ressources de cette planète. Car si on multiplie par 4 les dégâts que nous engendrons déjà : notre petite planète bleue deviendra rapidement invivable.
Si les revenus doivent croître dans les pays sous développés, en revanche  ils devraient descendre dans nos pays occidentaux sans affecter notre confort, puisqu’on va pouvoir économiser maintenant sur toute notre surconsommation inutile et notre gaspillage.

 

Le problème qui doit se poser après ça, c’est de savoir si l’on doit travailler toujours autant ?

Nécessité de travailler ?

Nécessité de travailler ?

En économie bancaire, avec une productivité en constante augmentation, cette productivité étant celle du capital, et le coût salarial étant constant, nous avions donc en permanence une pression sur la productivité salariale. Le financement d’un emploi ne pouvait s’envisager que par un gain de productivité de plus en plus irréaliste.
Nous avions donc non seulement une inutilité du plein emploi productif car la production globale est déjà suffisante, mais en plus pour envisager de conserver les emplois, il fallait un effort humain de plus en plus grand.

En économie synchronisée, le plein emploi n’est plus une nécessité.

Une redistribution avec un rendement qui aboutit déjà à 15 000 $ par individu.
Un marché du travail où les règles changent car personne n’est plus obligé d’accepter n’importe quel travail stupide pour vivre. Où aucun entrepreneur n’a plus l’excuse de mener quelque activité stupide ou destructive sous prétexte qu’il a le mérite de créer des emplois.

Où l’on a plus besoin de défendre des industries d’armement sous le prétexte de l’« emploi ».

Où l’on arrête l’inflation kafkaïenne de règlements sous des prétextes divers de sécurité ou autre, mais dont la finalité est de créer : des emplois pour contrôler, des emplois pour produire, des emplois pour installer, et au final des emplois pour remplacer des équipements prématurément.

 

Le capitalisme serait responsable de la surconsommation ?
Non, le capitalisme est responsable de la surproductivité, et c’est très bien parce qu’on a donc besoin de travailler moins pour produire autant.
C’est le plein emploi qui est responsable de la surconsommation.

Les mécanismes de compétitivité que le capitalisme permet, peuvent être orienté vers la qualité plutôt que vers la quantité.

L’évolution du travail.

L’évolution du travail.

L’économie synchronisée permet de dissocier la notion de travail et la notion de revenu.

(1)Le revenu existe sans travail : le capital est réparti, chacun dispose de revenus du capital.

(2)Le revenu existe comme rémunération du travail : comme on connaît en économie bancaire.
En distribuant les revenus du capital à chacun, et en obligeant chacun à dépenser son revenu, la demande s’élargit considérablement, plus que les gains de productivité. Donc dans un premier temps, l’offre de travail rémunéré augmente. Mais la nécessité de travailler pour l’individu n’est pas aussi forte qu’en économie bancaire, un nouvel équilibre s’établit entre l’offre et la demande, le travail doit être rémunéré d’une manière motivante.
La rémunération du travail est un complément au revenu du capital social et il permet de consommer et d’épargner et donc d’accroître son capital.

(3)Le travail peut exister sans revenu. Le travail est donc à définir comme choix social. En économie bancaire, il s’agit aussi d’un choix social mais celui-ci est sensé être valorisé par la productivité qu’il implique ou par une rémunération publique pour certaines fonctions.
En économie synchronisée, un travail qui n’est pas directement productif doit donc être valorisé par d’autres moyens.

La collectivisation de l’acquis scientifique et technique.

La collectivisation de l’acquis scientifique et technique.

L’intérêt privé a donné prétexte à des moyens démesurés pour protéger des connaissances scientifiques et technologiques. Il est tout à fait logique que l’auteur d’une avancée technique ou scientifique en bénéficie en premier lieu et dispose d’une priorité pour en conserver le moyen de développement ou pour en tirer un profit quelconque.
Mais cette notion de propriété a pris des proportions excessives et en arrive maintenant, sous prétexte de préserver l’intérêt privé, à nuire à l’intérêt public en étouffant la connaissance.

L’évolution des formes de travail.

L’évolution des formes de travail.

L’organisation productive humaine doit rechercher en permanence des optimisations. Pas forcément pour produire plus mais pour produire mieux et pour évoluer d’une manière générale.

Les avancées scientifiques et technologiques sont le fait d’une petite proportion de la population humaine. Mais on ne peut pas présager de qui va pouvoir amener une avancée. Pour évoluer au mieux, la collectivité humaine doit s’appuyer sur le nombre, elle doit permettre à chacun de s’investir dans le domaine qu’il choisi, elle doit lui donner les moyens d’accès à toute la connaissance acquise dans ce domaine et l’encourager à trouver des avancées dans ce domaine afin d’en faire profiter la collectivité entière.

L’économie synchronisée donne les moyens à chacun de vivre débarrassé des contingences matérielles de base.
La collectivité peut maintenant organiser cette valorisation des capacités individuelles.

Entreprise : personne morale ?

Entreprise : personne morale ?

Le capitalisme bancaire a adopté un principe simplificateur : l'entreprise est  une personne morale.
Cette assimilation permet de résoudre simplement beaucoup de problèmes juridiques.
Cette assimilation fait partie des approximations simplificatrices contraintes par la gestion crayon/papier.

Les juristes américains savent tirer profit de cette assimilation pour faire obtenir à des entreprises des privilèges déplacés. Un exemple connu est l’utilisation du XIVème amendement de la constitution des USA, cet amendement vise à garantir certains droits à tout individu, il a été conçu principalement dans le souci de protéger la communauté noire, mais depuis son adoption, cet amendement a été abusivement utilisé par des entreprises pour protéger des privilèges.

Quelle morale ?
Quelle morale ?

La finalité d’une entreprise capitaliste est de satisfaire en priorité ses actionnaires. Viennent ensuite ses clients qui sont la source de ses revenus, et enfin ses salariés et ses partenaires qui sont garants de la qualité de sa production, et en dernier l’intérêt collectif pour éventuellement cultiver une « image ».

Une entreprise ne peut pas avoir de morale propre.

La responsabilité morale de ses actionnaires ne doit donc pas être effacée. La responsabilité des actionnaires doit être engagée dans le fonctionnement des entreprises.

En économie synchronisée, la responsabilité de chaque individu composant ou ayant composé une société par la détention d'actions est engagée à concurrence des profits réalisés par cette participation. Dans le cas d'une responsabilité reconnue d’une entreprise, tous les bénéfices réalisés et distribués pour l’activité incriminée peuvent être impactés par des sanctions.

La notion de personnalité morale disparaît. Les dirigeants sont mandatés temporairement pour représenter un agrégat d’intérêts, mais chaque actionnaire est moralement responsable de sa participation.

Techniquement, cela veut dire que les profits générés par chaque action dans chaque cycle monétaire doivent être consignés pour éventuellement faire l’objet d’une pénalité. Ce mécanisme est impossible à envisager avec du papier et des crayons, mais nos réseaux informatiques sont tout à fait capables de gérer ce type d’archives.

Les fonds d’actifs sociaux.

Les fonds d’actifs sociaux.

Le mécanisme des actifs sociaux est donc une manière naturelle de diriger les gains de productivité industrielle vers les consommateurs de cette production plutôt que vers une élite bancaire qui n’a ni la légitimité ni la capacité de l’absorber.

Organisation des fonds d’actifs sociaux

Organisation des fonds d’actifs sociaux

Ces actifs sont gérés par des fonds de placement dont le fonctionnement est encadré.
Ces fonds n’ont pas de buts lucratifs, ils n’ont pas de capitaux propres à faire fructifier, ils ne servent que d’intermédiaire entre les épargnants et les entreprises productives. Ce sont des fonds mutualistes.

Ces fonds ont un rôle fondamental en économie synchronisée, puisque ce sont eux qui sont en charge de l’introduction financière dans les circuits économiques.

Leurs capacités de création d’actifs sociaux sont soumises aux entités politiques qui décident des orientations de développement.
Ils doivent d’une part respecter l’orientation et le volume des capitaux à injecter en fonction de choix de développement politiques, et d’autre part veiller au rendement de ces capitaux.

Ils ont en gestion d’un coté les comptes individuels de leurs épargnants, et de l’autre les comptes de production des entreprises faisant appel à ces financements.

Un individu ne peut avoir qu’un compte par fond de placement, mais il peut épargner dans plusieurs fonds de placements.

De la même manière, une entreprise ne peut avoir qu’un compte de production dans un fond mais peut en avoir plusieurs répartis dans plusieurs fonds.

Chaque fond gère une masse plafonnée de capitaux.
Chaque fond doit respecter des critères de diversité de placements.

Une entreprise pourra donc être obligée de travailler avec plusieurs fonds si sa capitalisation dépasse un certain seuil.

Ces limites sont nécessaires pour garantir une indépendance des fonds de gestion par rapport aux entreprises qu’elles financent.

Ces fonds ont également la fonction de redistribuer les actifs des successions.

Distributions des actifs sociaux

Distributions des actifs sociaux

Chaque individu peut donc s’appuyer sur plusieurs fonds pour son épargne, mais il choisit un fond pour ses actifs sociaux.

Chaque individu a l’occasion de récupérer des actifs régulièrement en fonction de certains critères. Le critère principal étant l’âge. Un individu a, à certaine date anniversaire, l’occasion de récupérer les actifs créés par la collectivité. Par exemple par tranche de 40 000 $ de capital, d’abord à l’âge de 10 ans, puis à 20 ans puis à 30 ans puis à 40 ans. Il se retrouve donc à 40 ans avec un volume d’actif social de 160 000 $.

Son activité propre lui permet de compléter son épargne.

Mais il aura des contraintes différentes sur la partie « actif social » et sur la partie épargne personnelle.
Le système doit protéger les individus maladroits. La part d’actif social ne peut pas être gérée autrement que par des fonds sociaux. L’individu ne peut que choisir un fond ou un autre pour son épargne sociale.

Un individu peut disposer librement de son épargne propre.

Suivi des placements.

Suivi des placements.

En économie synchronisée, les fonds remplacent les banques comme mécanismes de financement de l’économie. Mais à la différence des banques, ces fonds ne se contentent pas de percevoir des intérêts fixes, leur participation est sous forme « d’action » et non « d’obligation ». Ils ont une visibilité permanente sur la comptabilité des entreprises qu’ils financent.

En économie bancaire, les entreprises étaient livrées à elles-mêmes et en cas de dysfonctionnement l’intervention publique n’étaient là que pour sanctionner les défaillances.
En économie synchronisée, les fonds interviennent dans le financement de toute entreprise, des plus petites aux plus grandes. Cette intervention se fait dans un cadre défini et avec des compétences adaptées pour un suivi actif. Les jeunes entreprises dont les créateurs ont peu d’expérience profitent donc avec ces structures, d’un accompagnement actif.

Dans les processus de décisions des entreprises, les fonds représentent les épargnants. Les épargnants actifs peuvent utiliser les pouvoirs de leurs actions directement, mais cela uniquement pour la part d’épargne personnelle.

Les fonds ont des fonctionnements mutualistes, les dirigeants sont donc des salariés, ils ont un intéressement aux résultats. Ils sont désignés par un procédé paritaire entre les épargnants et les entreprises.

Les domaines où le capitalisme n’a pas sa place.

Sortir les activités non productives de ce schéma capitaliste.

Sortir les activités non productives de ce schéma capitaliste.

Avec l’économie synchronisée nous avons donc maintenant une organisation fonctionnelle pour les activités de productions technologiques et industrielles.
Nous avons fait le choix de conserver des outils capitalistes car ce sont les plus performants pour valoriser la productivité individuelle. Les principes de l’économie synchronisée permettent maintenant de faire évoluer les possibilités de consommations en harmonie avec les gains de productivités.

Cette liberté de marché se révèle tellement performante pour la production technologique que beaucoup d’économistes ont été tenté par la facilité de généraliser ces principes à toute activité humaine.

Mais des domaines comme l’enseignement, la santé, les organisations sanitaires et sociales n’ont aucun avantage à être organisés sur ce modèle. Le principe de base d’augmenter la productivité n’a aucun sens dans beaucoup de domaines. Le principe du capitalisme est associé à la notion d’activité lucrative qui permet, en motivant les actionnaires, d’optimiser une productivité qui profitera à tous. La productivité d’un hôpital ou d’une maison de retraite n’a aucun sens. L’intérêt des actionnaires capitalistes dans une structure sociale est en contradiction avec l’intérêt humain recherché.

Où placer la limite entre ce qui a un intérêt à être organisé sur un modèle capitaliste et ce qui ne l’a pas ?

Par définition : tout ce qui fonctionnait avant l’ère capitaliste peut se passer du modèle capitaliste.

Quel est le travail nécessaire pour cette productivité technologique ?

Quel est le travail nécessaire pour cette productivité technologique ?

Pour illustrer le problème, prenons une entreprise qui produit un objet utile pour tous, par exemple un téléphone portable.
On a une structure coûteuse de production, usines, machines sophistiquées, et divers coûts de licences, cela représente le capital nécessaire à produire cet objet.
Puis on va avoir nos structures : commerciale, publicitaire, distribution, on va avoir des comptables, on va avoir des organismes de collecte de taxe.
Tous ces gens vont avoir un emploi et donc disposer d'un revenu pour se payer ce téléphone.

Si on simplifie toute l'organisation à partir de la sortie des téléphones de l'usine, les seuls emplois qui restent nécessaires sont ceux destinés à concevoir le téléphone et à animer l'entreprise de production de ce téléphone. A partir de là, on a simplement besoin d'un service d’acheminement des téléphones entre l'entreprise et les utilisateurs.
Tous les commerciaux, publicistes, distributeurs, comptables, agents d'administration fiscale peuvent être remplacés par des processus automatisés.
Mais tout ces gens se retrouvent donc au chômage et n'ont plus de revenu pour acquérir ces téléphones. L'entreprise de fabrication ne peut plus rentabiliser son investissement, l'économie de cette activité s'effondre.
Et pourtant notre organisation est toujours en mesure de produire autant de téléphone.

Si on verse le même revenu à tous ces gens que nous avons mis au chômage, le système redémarre, tout le monde peut s'acheter son téléphone, l’entreprise vend, l'économie tourne.
Que ces gens travaillent ou pas cela ne change rien, le seul élément important est que, dans tous les cas, ces gens doivent avoir un revenu.

 

Il y a une forme de travail strictement nécessaire à cette production technologique dont nous profitons tous, mais ce travail représente un nombre d'emplois limités.

Ce qui est important pour que notre industrie du téléphone continue à évoluer, c’est que tout individu qui s’intéresse à cette industrie ait les moyens de comprendre comment elle fonctionne, qu’il ait la possibilité de s’investir dans cette entreprise s’il sent qu’il peut y apporter un plus, et qu’il ait une motivation pour faire cet effort.

Toute notre organisation technologique est sur le modèle de cette entreprise de téléphone, elle peut produire des outils sophistiqués utiles à tous, mais elle a de moins en moins besoin de travail pour produire ces outils.

L'économie synchronisée dispose de mécanismes qui permettent de financer, de motiver et d'animer cette productivité.
Tout le monde peut profiter de cette productivité sans avoir la nécessité de travailler dans cette activité productive.
Mais à coté de ça, il reste les activités non productives :
Activités pour assumer des quantités de taches non « productives » mais utile à la collectivité.
Activités pour son enrichissement personnel

Production ou productivité.

Production ou productivité.

L’organisation économique ne doit pas chercher à augmenter la production mais la productivité.

Prenons l’exemple de l’informatique, et puisqu’on parle productivité, ne parlons pas d’argent mais parlons de temps dépensé et de temps gagné :

Une équipe informatique va développer un logiciel, ce logiciel va permettre à un très grand nombre d’utilisateurs de gagner du temps. Cette équipe aura consacré 1000 heures à cette réalisation et le logiciel réalisé fait gagner une minute par jour à un million d’utilisateurs. En un mois, le gain cumulé de toutes ces minutes gagnés sera déjà de plus de 300 000 heures par rapport aux 1000 heures du travail de l’équipe.
Si l’équipe informatique dispose d’un moyen pour facturer un service correspondant à ces minutes gagnées, elle peut facturer son produit à 1 centième du coût du temps gagné. L’utilisateur s’y retrouve largement. Pour lui, le gains est donc de 100.
L’équipe, elle, pourra gagner tous les mois un revenu équivalent à 3000 heures de temps, soit 3 fois le temps qu’elle a investi, elle pourra se consacrer tant qu’elle le juge nécessaire exclusivement à améliorer ce logiciel. Après quoi, ce logiciel peut tomber dans le domaine public, il sera largement amorti.

Ce travail informatique est le type même du travail d’optimisation de productivité.

La plupart des outils technologiques servent de la même manière à faire gagner du temps à de nombreux utilisateurs, la plus-value est le gain entre le temps de conception et le temps gagné.
Mais la différence entre les outils logiciels et les outils matériels, c’est que dans le logiciel il n’y a qu’un coût de développement mais aucun coût de production.
Un logiciel, une fois qu’il est conçu, peut être utilisé par 1 personne ou par 1 million, cela n’entraîne aucun surcoût
Dans le cas d’un outil matériel qui permet à son utilisateur de gagner du temps, il y aura le coût du développement à amortir, mais il aura aussi un coût de fabrication à ajouter pour construire chaque outil utilisé.

Production ou productivité agricole
Production ou productivité agricole

Un domaine comme l’agriculture peut pratiquement fonctionner qu’avec une industrie de productivité et des utilisateurs finaux.
Les gens peuvent produire pour leurs besoins personnels ou pour les besoins d’une petite collectivité, en utilisant des outils qui leur permettent de rendre ce travail suffisamment facile pour que le travail productif n’apparaisse même plus comme une contrainte.

L’économie synchronisée peut se fixer comme finalité de donner les moyens aux individus de produire eux-mêmes ce qui leur est nécessaire.

Assurance et sécurité sociale.

Assurance et sécurité sociale.

Intégrer une notion de productivité et de gain dans des domaines comme l’assurance est discutable. L’assurance est une organisation qui doit répartir sur un groupe d’individus une charge exceptionnelle et accidentelle qu’un des individus du groupe a rencontré. Dans le cas d’activités comme l’assurance maladie, il n’y a aucune logique à ce que des individus puissent envisager de tirer un profit d’une organisation de solidarité sociale.
Le principe de la sécurité sociale à la française : « de chacun selon ses possibilités de cotisation, à chacun selon ses besoins de santé ». On retrouve là un principe qui rappelle celui du communisme, mais dans un domaine social auquel il se prête parfaitement.

Dans les domaines des assurances, une mise en concurrence peut souvent être souhaitable, mais cela peut très bien se faire sans notion de profit. Dans le cas de l’assurance, les mutuelles remplissent parfaitement cette fonction.

Les assurances privées ne sont acceptables que dans les domaines qui touchent les affaires privées et lucratives.

 

La science

La science

La science a, dans certain cas, des implications directes sur la productivité. La notion de recherches appliquées peut être organisée dans le modèle capitaliste. Mais en capitalisme bancaire, toute recherche ne se conçoit qu’avec une possibilité de rentabilisation de l’investissement.
Dois t'on trouver forcément des moyens de rentabiliser une recherche scientifique. Les objectifs d'exploitations doivent ils être les seuls motivations.
La science doit être une démarche d’enrichissement et d’évolution de la collectivité. La science doit nous fournir des concepts nouveaux dans lesquels nous pourrons éventuellement puiser des solutions à des problèmes qui se posent. Mais la collectivité ne doit s’imposer aucune obligation d’exploitation de ces découvertes.

Dans une économie équilibrée, le nécessaire étant acquis pour chacun, ces préoccupations de choix d’évolution scientifique passent au premier plan.

 

La santé

La santé

Dans le domaine de la santé, le capitalisme bancaire fonctionne avec une règle économique aberrante. Les professions médicales ne peuvent vivre que si les individus sont malades.
Avec une population en bonne santé, l’économie médicale ne peut plus fonctionner.
Il est flagrant que dans le domaine de la santé, les modèles socialistes et communistes sont dans l’ensemble plus performants que les modèles capitalistes.

Le problème est que la médecine s’appuie sur des technologies performantes qui, elles, ne s’accommodent que du modèle capitaliste.
Mais si on investit dans la conception d’une machine performante pour ouvrir le ventre des patients, doit-on nécessairement la rentabiliser en ouvrant le plus de ventres possibles ?

L’économie synchronisée permet déjà à chacun d’accéder à une redistribution de la productivité. Tout individu peut donc s’investir dans des actions médicales ou sociales, sans nécessité d’un revenu correspondant.
Mais d’autres mécanismes de valorisation, d’évaluation et de motivation doivent être adoptés pour optimiser ces activités.

Distinction entre activité productive et activité sociale.

Distinction entre activité productive et activité sociale.

En économie synchronisée, on distingue donc strictement deux types d’activité :
- l’activité de production
- l’activité sociale ou d’intérêt collectif

Toutes les activités dites productrices de richesse peuvent être régies par les règles du capitalisme, les autres activités sont soumises à d’autres règles.

 

Tous les revenus de l’activité productive : épargne et travail, sont affectés du prélèvement social 50%.

Sur ce prélèvement social, une partie est donc affectée à résorber la création monétaire ce qui permet la création des actifs sociaux. L’autre partie va permettre de financer les budgets collectifs publics. Structures d’enseignement, structures hospitalières, structures judiciaires, etc.
Une part de ces budgets ira vers des projets de recherche et d’exploration scientifique ou autre.

Ces budgets seront affectés principalement à des dépenses de services et à des achats d’équipement issus de la production industrielle.

Les individus assumant les fonctions de tous ces services bénéficieront dans certains cas de rémunérations prélevées sur ces budgets, mais dans la majorité des cas la valorisation de ces activités devra reposer sur d’autres méthodes.

Propriété, responsabilité, démocratie.

Propriété, responsabilité, démocratie.

« La propriété c’est le vol » On doit cette phrase à Proudhon. Mais Proudhon mettait surtout en évidences des paradoxes. Si la propriété peut, dans des situations abusives, s’apparenter au vol, il constatait que lorsqu’elle était bien répartie, la propriété était un espace de  liberté individuelle appréciable.

La propriété a surtout l’avantage de rendre le propriétaire responsable.
Une organisation sociale peut répartir la responsabilité en répartissant la propriété.

En ventilant la propriété du capital, l’économie synchronisée transfert la responsabilité de la gestion  économique directement vers la population.

En comparaison :

  • Dans l’économie bancaire que nous connaissons, le pouvoir est théoriquement démocratique, mais cette démocratie ne porte que sur le pouvoir politique. Ce pouvoir politique est très dépendant du pouvoir économique des oligarchies bancaires qui, lui, n’a rien de démocratique.

 

  • Considérons une organisation démocratique basée sur une banque d’état.
    Ce système n’a encore jamais existé. En économie capitaliste on a eu des banques publiques mais elles cohabitaient avec des banques privées. En URSS il y avait bien une banque d’état unique mais là, il n’y avait pas de démocratie.   

    Mais envisageons cette hypothèse d’une organisation démocratique basée sur une banque d’état. Si la banque fait des bénéfices, c’est bien le peuple qui en profite. Et la responsabilité de cette gestion bancaire est aux mains du peuple par l’intermédiaire des règles de la démocratie.  
    C'est-à-dire que, les citoyens acceptent de regrouper les profits qui leur reviennent, et désignent démocratiquement le responsable de ce pactole. Quel homme peut être assez intègre pour gérer loyalement une telle fortune ?

En fractionnant la responsabilité de ces profits économiques, l’économie synchronisée est la meilleure garantie pour que cette gestion profite réellement au peuple concerné.

Productivité humaine et productivité environnementale.

Productivité humaine et productivité environnementale.

Les machines prennent en charge de plus en plus de formes de travail. Cette productivité soulage l'homme des travaux harassants et lui apporte un confort appréciable.
C'est un bon point :
Mais qu'en est-il de la productivité environnementale ? Si on place d'un coté l'usage des ressources de notre environnement et de l'autre le confort de vie acquis : quel est le bilan ?

L’impact de l’homme sur l’environnement est sans commune mesure avec aucune autre forme de vie animale.
L’homme utilise abusivement les ressources de sa planète.
L’homme a réussi l’exploit de remettre en quelques dizaines d'années dans l'atmosphère le CO2 que la nature avait mis des millions d'années à fixer.

 

En terme de confort, la productivité humaine a considérablement progressé, mais notre productivité environnementale est de loin la plus faible de tout le règne animal.

 

La population est maintenant sensibilisée à ces questions d'environnement. Correctement informée, elle se montre prête à adopter des comportements individuels respectueux.

Mais les causes réelles de cette gestion pitoyable de l’environnement sont à un autre niveau. Elles sont principalement liées à une structure économique simpliste et à des choix énergétiques faussés.

Le problème de l’énergie

Le problème de l’énergie

L’utilisation des ressources fossiles a été une solution de facilité qui a permis aux industriels de ce secteur de profiter d’un privilège économique abusif. Cette industrie est de ce fait la plus présente dans la capitalisation du système bancaire.
Toute au long du XX ème siècle, cette domination a faussée toute la problématique énergétique.

L’énergie est nécessaire pour des besoins humains variés mais se transforme au final, pour sa plus grande part, en énergie calorifique. Prélever les calories du rayonnement solaire, pour une utilisation domestique locale, n’est donc qu’un détournement passager de cette source d’énergie permanente.
Pour disposer d’une énergie domestique abondante avec un impact minimum sur l’environnement, l’énergie solaire est la solution la plus efficace.

 

La consommation d’énergie par individu dans les pays industrialisés tourne autour d’une tonne d’équivalent pétrole par an.
Cela représente l’énergie déversée par les rayonnements solaires sur 20 m2 du sol d’un pays situé à une latitude moyenne.
Nous savons la récupérer de manière très simple sous forme thermique. La récupération sous forme électrique est plus technique, les cellules photovoltaïques actuelles atteignent un rendement de 20%. Ce qui porterait donc à 100m2 la surface nécessaire par individu.

L’énergie que consomme toute notre planète correspond à l’énergie solaire qui se déverse sur un carré de 200 km de coté sous une latitude tropicale. Et des carrés comme ça, il en existe beaucoup dans des zones désertiques inhabitées, et encore plus dans nos océans.

Le point le plus dur est le stockage de l’énergie.
Notre stockage électrique est curieusement très peu performant.
Nous utilisons toujours dans nos voitures une technologie de batterie au plomb dont la découverte remonte au 19ème  siècle. La récente et juteuse industrie du téléphone portable a permis de débloquer rapidement quelques nouvelles solutions adaptées surtout à l’électronique portative. Mais beaucoup de domaines très prometteurs comme le stockage par supraconducteurs ne sont toujours pas explorés sérieusement à ce jour.

Le stockage chimique est pratiquement inexistant. Comment comprendre qu’en ce début de XXI ème siècle notre science et notre technologie ne nous aient fourni aucun procédé chimique, réactions symétriques endotherme / exotherme, permettant de stocker dans une sorte d’essence synthétique l’énergie nécessaire à nos véhicules ?

 

Le jeu a été faussé par un système bancaire largement imbriqué à l’industrie pétrolière.
Notre économie est captive d’un système dominant basé sur des technologies primaires. Dans ce domaine énergétique mais aussi dans d’autre domaine importants comme par exemple l’industrie pharmaceutique.

 

 

Les mécanismes de financements indépendants de l’économie synchronisée associés à l’ouverture de l’information par les nouvelles technologies ouvrent des possibilités nouvelles de développement dans ce secteur de l’énergie ainsi que dans beaucoup d’autres secteurs.

Production et environnement.

Production et environnement.

Demander au grand public d’adopter des comportements respectueux de l’environnement n’a aucun sens si dans le même temps nous basons notre économie sur des comportements de productions favorisant le gaspillage.

L’obsolescence programmée
L’obsolescence programmée

Nous avons des technologies extrêmement performantes et utiles.
Mais ces technologies sont fréquemment détournées. Elles sont utilisées par exemple dans des produits pour obliger leur remplacement.
Ce type de méthode permet de créer artificiellement le vieillissement d’objet et permet donc de compenser l’évolution naturelle vers la qualité et la longévité.

La tendance générale de toutes les industries va vers l’utilisation la plus courte des produits. Les composants sont sélectionnés en fonction de la statistique des pannes, on optimise pour que les pannes apparaissent après la période de garantie. C’est ce que les professionnels appellent la « courbe en baignoire ».

 

La standardisation est une composante indispensable pour limiter le gaspillage.
Mais la standardisation va à l’encontre du gain économique. Proposer des produits, des dispositifs, des logiciels et des accessoires incompatibles entre eux permet de vendre d’autant plus de ces produits.

 

L’industrie serait parfaitement capable d’évoluer vers des produits de plus en plus durables, mais la logique économique la pousse à faire le contraire.

Des lois pour encadrer ces abus ? C’est envisageable, mais si on pouvait s’en passer : ça serait mieux !

 

La manière la plus naturelle est de se baser, là aussi, sur des logiques économiques adaptées à des productions durables.

Produits propriétés & produits services.

Produits propriétés & produits services.

L’adoption des règles monétaires de l’économie synchronisée ne suffit pas à atteindre cet objectif.
Les entreprises doivent évoluer vers des « services de produits » à la place des « achats de produits ».

Vendre un véhicule est une activité économique ponctuelle pour un constructeur. Après cette vente, son seul intérêt sera de vous revendre un nouveau véhicule.
L’entreprise, au lieu de vous vendre un véhicule, peut vous fournir un service en mettant à disposition un véhicule et en faisant en sorte qu’il soit satisfaisant le plus longtemps possible.
Le constructeur dispose alors d’un revenu récurrent, son intérêt est que votre véhicule fasse le plus d’usage possible par rapport à ceux que vous proposent ses concurrents.

Cette notion de service n’a rien à voir avec la notion de prêt ou de « leasing » que l’on connaît en économie bancaire. Le leasing bancaire ne fait que rajouter un nouvel acteur également intéressé par une autre vente qui lui donnera l’occasion d’un nouveau prêt.

 

Si on considère le cheminement complet de l’épargnant, de l’entreprise et du consommateur, l’économie synchronisée s’imbrique logiquement.
Une entreprise construit une usine totalement automatisée fabricant un produit durable. Un fond d’actif social finance cet investissement et distribue l’actif à la collectivité. Le consommateur profite d’un service durable, il paye le service mensuellement, mais mensuellement il est aussi rémunéré par la part d’actif de cette entreprise qui lui a été distribué.

Cette solution est applicable aussi bien à des voitures qu’à des lames de rasoir.
Nos technologies nous permettent de gérer tout ça aisément.
Les produits sont identifiables par une puce.
L’utilisateur dispose d’un service unique en ligne où sont regroupés tous les services produits dont il dispose. Il peut intervenir sur chaque contrat. Il peut retrouver le produit concerné dans la liste ou le localiser en scannant la puce sur le produit.

Le fabricant de lames de rasoir, qui n’avait comme seule alternative que de limiter la durée de vie de ses lames pour en revendre le plus possible, dispose maintenant d’un moyen économique pour fournir des lames de rasoir inusables.

Croissance ou décroissance ?

Croissance ou décroissance ?

Quel est l’utilité de cette croissance que beaucoup considère comme nécessaire pour l’économie ?

On a vu que la croissance était liée à la « cavalerie » du mécanisme de création monétaire par les banques.

La croissance est aussi nécessaire pour absorber l'augmentation de la productivité.
La productivité augmente, la croissance est donc nécessaire pour conserver le « plein emploi ».
Si on considère que le « plein emploi » n’est plus une finalité, cette « croissance » économique comptable n’est plus nécessaire.

Ressources collectives et quota foncier.

Ressources collectives et quota foncier.

Dans le modèle capitaliste bancaire, nous avions considéré que la plupart des ressources globales étaient privatisables. Cette règle ne favorise en rien la productivité humaine, elle est par contre en grande partie la cause de notre productivité environnementale pitoyable.

Matières premières

Matières premières

Une matière première est une ressource collective, il n’y a aucune raison pour que des individus quelconques en ait le privilège. Cela remet en cause une certaine forme de propriété privée, mais ça remet surtout en cause des principes composants la notion de souveraineté nationale.

En économie synchronisée, il n’y a aucun privilège souverain en matière de ressources. On peut admettre qu’une entité souveraine ait son mot à dire sur une exploitation concernant un territoire qu’elle a en charge, mais si l’exploitation est réalisée, elle ne peut pas en avoir la maîtrise économique.

En capitalisme bancaire, les hasards de la nature permettaient quelquefois de compenser les inégalités de ce développement économique. L’expérience a bien souvent prouvé que des avantages comme les « mannes pétrolières » étaient plutôt la cause de situations politiques catastrophiques.

 

L’économie synchronisée assure à chaque individu un revenu de la productivité humaine, il n’y a plus aucune raison que quiconque tire un avantage abusif de ressources liées à un territoire qu’il occupe.

Les ressources étant collectives, des mécanismes de quotas individuels doivent donc être introduits pour gérer ces ressources.

 

Des principes de quota de ce type existent déjà.
Certains Etats américains ont créés un marché de quota pour les entreprises polluantes. Celles qui polluent le moins peuvent louer leurs droits à polluer à celles qui polluent plus.
Le seul problème, c’est que ce marché est réservé aux entreprises de l’Etat.
Ce système serait parfait si il concernait la planète entière, et si les habitants des pays les moins développés pouvaient louer leurs droits à polluer aux pollueurs du nord.

Le mécanisme de quota doit être adopté progressivement en commençant par les exploitations qui ont le plus d’impacts collectifs, comme l’exploitation pétrolière.

Quotas fonciers

Quotas fonciers

En économie synchronisée, nous avons vu qu’à l’occasion de décès la transmission des richesses exclue tout ce qui touche au capital industriel.

Le cas des actifs fonciers est hybride, le foncier est considéré comme de l’actif mais il concerne des ressources qui sont limitées.

La transmission de biens fonciers, dans la mesure où ils sont utilisés par les membres de la famille, n’a pas de raison d’être modifiée. La transmission de ces biens peut rester soumise aux règles locales.

Par contre, ce qui dépasse l’usage des individus, que les biens soient loués ou qu’ils soient inutilisés, doit être régie par de nouvelles règles économiques.

Le fait que des propriétaires profitent de biens fonciers importants par de simples règles de succession, n’est pas compatible avec les principes d’équité de l’économie synchronisée.

Le domaine du foncier est un cas typique qui peut être administré par un mécanisme de quota.
Chaque individu dispose par exemple d’un quota immobilier de 100 m². Chacun peut être propriétaire d’un logement de 100 m². Celui qui dispose de moins de 100 m² peut louer son résidu de quota à celui qui souhaite jouir de plus de 100 m² et qui en a les moyens.
Une famille cumule ses quotas pour la jouissance des biens familiaux.
Ce marché peut être géré facilement par une place d’échange sur un espace internet.

En économie bancaire, avec un foncier libre, on avait des privilégiés qui pouvaient financer de nouvelles acquisitions immobilières en faisant prendre en charge le paiement de ces biens par des locataires qui, eux, n’avaient souvent pas les moyens d’être propriétaires.
En économie synchronisée, ceux qui n’ont pas les moyens d’être propriétaires peuvent profiter économiquement de leur droit à louer leur quota.

Les financements immobiliers.

Les financements immobiliers.

Ce point nous amène à revenir sur un problème resté en suspens :
le financement immobilier.
En économie synchronisée, nous n’avons plus de prêt monétaire.
Pour ce qui concerne le financement des entreprises, nous avons un mécanisme beaucoup plus rationnel.
Pour ce qui est des prêts à la consommation, nous privilégions un mécanisme plus sain : le « service produit » qui se substitue à la « propriété produit ».
Pour ce qui est des prêts immobiliers, plus de banque donc plus de prêt bancaire. Mais techniquement, le prêt peut s’envisager entre n’importe quel individu de gré à gré avec un intérêt ou pas.
Le plus logique est que l’opération puisse rester entre les deux parties vendeur et acheteur, ce que l’on connaît déjà sous la désignation de « prêt vendeur ».
Habitué aux prêts bancaires, cela peut apparaître comme une contrainte, mais en économie bancaire cela peut arranger les deux parties. Si l’acheteur ne dispose pas forcément des fonds nécessaires, le vendeur lui, ne souhaite peut-être pas avoir la contrainte de dépenser l’argent de la vente dans le cycle monétaire courant.

En économie synchronisée, des mécanismes permettent de gérer ce type de transaction étalé dans le temps avec souplesse. Des organismes tiers sont chargés de surveiller la réalisation de telles transactions dans le temps. En cas d’incident, ces organismes vont gérer les situations, ou la propriété d’un bien est partiellement transférée.
Ces prêts sont plus faciles à gérer qu’en capitalisme bancaire, puisque chaque individu dispose de revenus qui permettent a priori de couvrir les échéances, et ces revenus sont automatiquement utilisés pour couvrir ces échéances.
Dans la plupart des cas, le vendeur disposera donc de revenus récurrents qui lui permettrons de régler les échéances d’une autre opération en tant qu’acheteur.

Privilèges des recouvrements de créances.

Privilèges des recouvrements de créances.

Le financement immobilier, fait apparaître le problème des recouvrements de créances.
Si nous sommes habitués à traiter avec les banques c’est parce qu’elles ont des moyens naturelles de récupérer les créances. Pour l’immobilier, elles savent mettre en œuvre les mécanismes d’hypothèque. Pour les crédits à la consommation, elles utilisent les prélèvements automatiques.
Si les particuliers, individus ou petites entreprises, disposent de moyens faciles pour récupérer leurs créances comme des mécanismes de prélèvement prioritaire équivalent à ceux dont profitent les banques, ils peuvent se passer de ces banques.

Le flou que beaucoup constatent dans la possibilité de recouvrir des créances privées profite aux banques qui disposent, elles, de ces  privilèges de recouvrement.

En économie synchronisée les comptes de chaque individu apparaissent comme ceux d'une banque. Les dettes et les créances, sont visibles tant qu'elles ne sont pas épurées.
Des organismes tiers peuvent être sollicités pour toute créance. Ces  organismes peuvent arbitrer tous types d’incidents.

L’économie synchronisée et les nations.

L’économie synchronisée et les nations.

L’économie synchronisée dispose de tous les mécanismes permettant à une économie humaine de fonctionner de manière homogène.
Ses mécanismes de répartitions lui permettent d’avoir un fonctionnement global.

  1. L’économie synchronisée n’a aucune raison de se limiter à une zone géographique, elle peut couvrir plusieurs nations de manière fonctionnelle et équitable.

Le problème, c’est que dans le contexte actuel, pour qu’elle soit adoptée par la population, elle doit se superposer aux structures nationales existantes. Il existe un débat dans la plupart des pays autour du « nationalisme ».
La problématique va forcément évoluer pour les nations qui vont adopter l’économie synchronisée.

Les souverainetés nationales reposent pour une part sur leurs monnaies, en économie synchronisée cette souveraineté disparaît.

Les européens ont déjà renoncé à leur souveraineté monétaire en adoptant l’euro. Ils disposent maintenant d’une organisation bancaire européenne privée. Il n’y a pas, a proprement parler, de souveraineté monétaire au niveau de l’euro. La création monétaire est strictement entre les mains du système bancaire privé.

Mais en économie synchronisée, la création des actifs sociaux permet de conserver un outil politique lié à ce que nous connaissions de la création monétaire.

Nous avons vu que l’économie synchronisée ne pouvait pas non plus s’accommoder de la souveraineté au niveau des matières premières.

Plus besoin de douane

Plus besoin de douane

La fonction première d’une douane est de protéger l’économie d’une nation et sa monnaie. La douane est là pour appliquer des contrôles d’importations afin d’éviter qu’un pays ne s’appauvrisse en achetant plus qu’il ne vend. Il s’agit principalement de la souveraineté monétaire. En adoptant un système monétaire commun, les pays n’ont plus la nécessité d’un système douanier.
Les règles de l’économie synchronisée permettent de donner un pouvoir d’achat aux résidents de tous les pays intégrés dans cette zone économique. Les échanges sont automatiquement équilibrés au niveau des individus mais aussi des groupes d’individus que sont les nations.

Vraisemblablement plus beaucoup d’armée.

Vraisemblablement plus beaucoup d’armée.

A l’origine, les armées étaient essentiellement populaires, elles avaient théoriquement pour fonction de défendre les souverainetés nationales.
L’évolution actuelle va vers les armées de métiers utilisées comme des organisations de mercenaires à la solde d’intérêts économiques, plus que comme des armées populaires.
En ce début de XXI ème siècle, l’usage militaire concerne essentiellement le contrôle de ressources naturelles.
En adoptant l’économie synchronisée, les nations vont opter pour une organisation homogène. Les armées et les budgets militaires n’auront plus vraiment de raison d’être.
Si le modèle économique synchronisé doit cohabiter avec le modèle économique bancaire, il y aura certainement des relations conflictuelles. Mais ce seront principalement des guerres économiques ou des guerres de l’information, mais sûrement pas des conflits militaires classiques.

En économie synchronisée, les concepts de nation se limiteront à des cultures. Les seules rivalités qui ont intérêt à persister seront d’ordre culturel, ces rivalités n’ont aucune raison de prendre des formes de conflits armés.

Fiscalité

Fiscalité

Comme on l’a vu, l’économie synchronisée intègre dans son fonctionnement un mécanisme de prélèvement fiscal. Cette fiscalité permet un fonctionnement social cohérent et harmonisé. En toute logique, cette fiscalité doit être en partie gérée par les administrations locales.

Cette fiscalité harmonisée n’exclue pas la possibilité d’autres prélèvements fiscaux locaux. La seule contrainte sera que toutes les formes de fiscalité devront se faire par des comptes synchronisés.

En capitalisme bancaire, la fiscalité est liée à la position géographique de l’acteur économique. Les règles, dans ce domaine, sont toujours simplistes car conçues pour une gestion crayon/papier. L’impôt sur le revenu, par exemple, n’est prélevé que par un Etat correspondant théoriquement au lieu où on passe le plus de temps.

En économie synchronisée, le prélèvement fiscal peut être adapté à la position du consommateur. La fiscalité prélevée sur un individu nomade va directement à l’administration géographique correspondant au lieu de consommation. L’opération de consommation étant la seule taxée, c’est donc  sur cette opération qu’est prélevée la part correspondant à l’entreprise de production.
Sur le prélèvement fiscal, une partie va donc à l’administration où l’individu se situe au moment de la transaction, une autre va à l’administration fiscale dont dépend le producteur.

Irrigation des actifs sociaux

Irrigation des actifs sociaux

Concernant les prélèvements, nous avons vu qu’une part était destinée à résorber l’anticipation monétaire qui sert à constituer les actifs sociaux et à financer l’économie.
La gestion technique de cette création est effectuée par les fonds d’actifs sociaux, mais les choix de développement sont d’ordre politique.
Les administrations locales ont donc en charge cette politique, elles peuvent guider ces investissements en créant des actifs dans une certaine limite. Cette limite est évaluée automatiquement en fonction des prélèvements fiscaux qui lui ont été attribués sur les cycles précédents.

Pilotage de l’organisation.

Pilotage de l’organisation.

Qui gère cette organisation ?
Personne et tout le monde !

« Personne » car la quasi-totalité des processus est automatisé, nous n’avons plus besoin de fonctions qui ne se justifient que pour préserver des emplois. Tout ce qui est prélèvement de taxe et de cotisation, tout ce qui est travail comptable est automatisé.

« Tout le monde » car ces règles dont l’application est automatisée, sont décidées par les utilisateurs.
En économie bancaire, la démocratie ne concerne que le politique, alors que l’économique y est en grande partie supranational du fait de cette dominance bancaire. Le politique dépendant forcément de l’économique, en économie bancaire la démocratie n’agit pas sur grand-chose.
En économie synchronisée, l’organisation économique ne crée pas de concentration de pouvoir. Le pilotage peut donc être placé entre les mains de la population qui la compose.

Donc :
Un exécutif automatique.
Un législatif démocratique.

Quelle structure de pilotage ?

Quelle structure de pilotage ?

« La démocratie et le pire des systèmes, à l’exclusion de tous les autres. » W. Churchill.

 

Dans ce domaine aussi, les nouvelles technologies nous permettent d’imaginer beaucoup de solutions plus adaptées.

La problématique du pilotage législatif de l’économie synchronisée est la même que la problématique des démocratie modernes.
La seule spécificité pour l’économie synchronisée c’est qu’elle doit être suffisamment précise pour être automatisable.
Mais une société idéale devrait peut être aussi avoir un fonctionnement naturel automatique.

Démocraties représentative
Démocraties représentative

Limiter la consultation du citoyen au choix d’un nom dans une liste à une date donnée sur la base d’une campagne de quelques jours est relativement simple à gérer, mais ce n’est pas très riche comme relation.
La connaissance que l’on peut avoir d’un représentant en quelques jours de campagne a peu de chance d’être pertinente. La démocratie représentative que nous connaissons est donc très étroite, on se concentre sur une personne au sommet que les populations peuvent mieux identifier et on lui donne tout pouvoir. Trop de pouvoir !

Pour le pilotage de l’économie synchronisée, un mécanisme d’évaluation sociale va permettre d’identifier les compétences, l’efficacité et les qualités reconnues d’un individu à qui les électeurs vont pouvoir confier directement des fonctions précises et ainsi ventiler le pouvoir.
On peut envisager d’interdire l’accès à des fonctions électives à des personnes dont l’évaluation sociale n’atteint pas un seuil minimum requis de compétences reconnues.

Au lieu de se limiter à désigner un sommet qui aura le pouvoir d’organiser  les fonctions de gestion.
Le mécanisme électif va ainsi évoluer vers une attribution des postes à des personnes reconnues pour leurs compétences dans les domaines concernés.

Démocratie représentative ou démocratie directe.
Démocratie représentative ou démocratie directe.

La démocratie représentative, permet de simplifier le fonctionnement législatif.
Au lieu de donner la parole au peuple pour voter des lois, le peuple désigne des représentants. C’est un transfert de responsabilité.
Il est délicat, après ce transfert de responsabilité, d’évaluer si le représentant qu’on a élu exprime des votes qui nous conviennent.
Il faudrait utiliser correctement nos outils informatiques pour suivre avec précisions nos représentants.

Nos nouvelles technologies nous permettent aussi d’envisager beaucoup plus facilement des consultations directes.
Cela nécessite une plus grande disponibilité des citoyens. L’économie synchronisée va bien dans ce sens.

Il faudrait aussi reconsidérer notre logique législative.
Travailler, non pas à créer de nouvelles lois, mais à en supprimer. Remplacer des empilages de lois approximatives par des lois de bases plus précises.
Aboutir à un système de lois pouvant être appréhendé de manière humaine.

Nul n’est censé ignorer la loi, oui mais dans nos modèles, aucun individu pas même le juriste le plus performant ne peut prétendre connaître la loi.

Structure représentative pyramidale ascendante.
Structure représentative pyramidale ascendante.

Le problème de communication dû à l’éloignement entre un citoyen et un représentant est réduit avec une structure de représentation pyramidale. Au niveau le plus bas, un groupe d’individus est représenté par un élu, la taille du groupe doit permettre à l’élu de connaître personnellement tous ses électeurs, on choisit donc une taille de l’ordre de 100 personnes. Tous les élus du premier niveau élisent eux-mêmes un représentant toujours par groupe de 100 afin qu’à ce niveau l’élu connaisse personnellement aussi tous ses électeurs, et cela jusqu'à un collège de quelques personnes au sommet de la pyramide, qui peuvent prendre les décisions pour le niveau global.
Pour une population de 10 milliards d’individus, il faut donc 5 niveaux (100 puissance 5 = 10 milliards).
Chaque individu est donc dans une relation de connaissance avec les décideurs du sommet par l’intermédiaire de 5 relations personnelles.
On peut imaginer qu’une préoccupation de n’importe quel individu pourra convaincre le représentant de son groupe qui pourra la répercuter au représentant du niveau supérieur, si celui-ci juge que cette préoccupation le nécessite. Et ainsi, pour une communauté de 10  milliards d’individus, en 5 étapes une préoccupation pertinente peut atteindre les décideurs du niveau supérieur.

En économie synchronisée les niveaux de cette pyramide sont occupés par des élus désignés et non plus par des héritiers de privilèges.

La gestion d’une telle structure pyramidale n’est pas très compliquée, mais l’outil informatique permet d’en garantir un fonctionnement lisible et cohérent. 

Identité réseau et liberté individuelle.

Identité réseau et liberté individuelle.

Pour fonctionner en économie synchronisée, le plus gros changement auquel l’individu va devoir s’adapter est l’identité réseau.

L’économie synchronisée est organisée autour d’un réseau informatique, chaque personne physique dispose d’une identité sur ce réseau.
L’économie synchronisée ne peut fonctionner correctement qu’avec une relation fiable entre l’individu et son identité réseau.

Cette organisation « anthropotechnique » est une révolution considérable de notre manière de fonctionner, elle engendre évidemment beaucoup de questions et d’inquiétudes.

Système : « big brother » ?
Système : « big brother » ?

Ne nous faisons pas d’illusions, nous vivons maintenant dans un monde connecté où quantités de nos informations personnelles circulent sur le réseau.

Nos cartes bancaires, nos téléphones portables, nos comptes Internet nous tracent. Toutes nos relations, tous nos goûts, toutes nos habitudes peuvent être consultés à un endroit ou un autre du réseau.

On doit faire la part entre le risque que cette mise en réseau peut représenter et les avantages que cela nous procurent.

Le problème n’est plus vraiment de savoir comment limiter cela, mais plutôt de savoir qui peut avoir accès à ces infos et pour quoi faire.
Le problème est plus dans l’existence d’un pouvoir centralisé qui peut abuser de ces informations que dans l’existence de ces infos.

L’économie synchronisée associée à un mécanisme d’évaluation sociale permet un fonctionnement avec des responsabilités réparties. Si son fonctionnement est correct, il n’y a pas de moyens individuels pour organiser une concentration de pouvoir.

Pour fonctionner correctement, il faut au minimum assurer que le système ne puisse pas être détourné en falsifiant des identités. La contrainte d’une identification biométrique parait acceptable en face de la garantie que nous offre ce système, s’il est correctement utilisé.

Identification biométrique forte.
Identification biométrique forte.

Un individu a une identité sur le réseau, cette identité est en relation avec ses comptes d’actifs dans tous fonds d’actifs sociaux, avec ses participations à toutes les entreprises de productions et évidemment à sa balance monétaire de dépenses.

Il n’a besoin que d’une identification : l’équivalent d’une seule carte bancaire.

Chaque individu doit pouvoir s’identifier facilement pour accéder à ses ressources dans le réseau. Cette identification doit être sécurisée pour éviter les piratages.

 

La technologie actuelle nous offre déjà une palette de moyens. Ces moyens vont en s’enrichissant.

La technologie actuelle permet de mettre à disposition de chacun un dispositif d’identification forte. La méthode utilisée par nos cartes bancaires constitue déjà une protection acceptable. N’ayant besoin que d’une seule identification pour accéder à toutes ses ressources, il est plus simple d’utiliser un objet unique de type bracelet ou bague fonctionnant par couplage radio. Le simple fait d’approcher la main d’un périphérique de reconnaissance permet d’être identifié par n’importe quel dispositif informatique.
Pour garantir la relation du dispositif avec l’individu, des informations biométriques doivent être stockées dans le réseau, et doivent pouvoir être vérifiées. Les moyens existent et se développent en permanence : empreintes digitales, fond d’œil, reconnaissance vocale, ADN, etc.

Cohérence humaine de l’identité réseau.
Cohérence humaine de l’identité réseau.

La structure de pilotage pyramidal a, entre autres fonctions, de placer une relation humaine hiérarchique entre l’individu et le réseau.

Chaque représentant est garant de l’identité physique de chacune des personnes du groupe qu’il représente. Pour cela, chaque représentant doit rencontrer régulièrement les membres de son groupe et vérifier la conformité de l’élément technique qui l’associe à son existence dans le réseau.

Les informations biométriques stockées dans le réseau peuvent servir à des comparaisons automatisées pour vérifier qu’une personne n’utilise pas plusieurs identités sur le réseau.

Liberté individuelle
Liberté individuelle

Le dispositif permet à une personne de s'identifier, mais uniquement si elle le souhaite. Il n'y a pas de nécessité à ce que le dispositif puisse identifier une personne a son insu. Une telle fonction n’aurait qu’un intérêt policier inutile au fonctionnement du système.

L’identité sur le réseau donne accès à des informations nécessaires à la gestion de l’économie synchronisée, seul l’individu concerné peut y avoir accès librement avec son dispositif d’identification.
Dans certain cas critiques des personnes "représentant de l'ordre" devront pouvoir contrôler ces informations. Mais il n'est pas nécessaire qu'une autorité permanente ait ce pouvoir. Les mécanismes d'évaluations sociales permettent à des groupes de personnes de disposer occasionnellement d’un droit de surveillance.

Notre identité repose totalement sur la machine.
Notre identité repose totalement sur la machine.

Si la technique fait défaut, tout le système s’écroule !

Peut-être, mais en économie bancaire l’automatisation informatique est déjà très présente. En économie bancaire, comme en économie synchronisée : le problème se pose. Mais l’économie synchronisée se rapprochant plus d’un équilibre naturel, une panne grave du réseau l’affectera naturellement moins que l’économie bancaire.
On pourrait imaginer une catastrophe naturelle qui perturberait gravement notre réseau informatique au niveau planétaire.
En économie bancaire, cette catastrophe serait probablement vécue par beaucoup de défavorisés comme une opportunité pour profiter du chaos, ce qui aggraverait sûrement la situation.
L’économie synchronisée profitant à chacun d’une manière plus équitable, le système bénéficiera certainement plus d’un effort collectif pour pallier aux problèmes engendrés par la panne.

La résistance d’un tel système aux pannes dépend aussi de l’architecture choisie. Le réseau Internet que nous utilisons aujourd’hui est issu d’un projet militaire, la préoccupation était d’éviter que la destruction d’un quelconque de ces composants n’affecte le réseau entier.
Cette préoccupation a abouti à une conception technique simple et modulaire. La simplicité et les performances de ce réseau lui ont permis de s’imposer naturellement face aux projets télématiques civils complexes et centralisateurs. Curieusement, un projet conçu initialement dans un but militaire se révèle beaucoup plus libertaire que les projets civils concurrents.
L’architecture logicielle de l’économie synchronisée conserve cette préoccupation de simplicité et de modularité. L’organisation n’étant pas centralisée, une panne locale ne risque pas d’affecter le réseau.
Par contre, l’introduction de règles mal conçues dans le réseau pourra facilement perturber l’ensemble.

Scénario catastrophe IA : la machine s’émancipe de  l’homme.
Scénario catastrophe IA : la machine s’émancipe de  l’homme.

L’intelligence artificielle, les machines qui prennent le dessus sur leur maître, c’est un scénario classique de science-fiction.
Sans aller à de tels scénarios extrêmes, on entrevoit de plus en plus les risques liés à des machines autonomes sur le plan des décisions.

 

A la base, un ordinateur ne fait que des choses très simples, il additionne, il multiplie, il stocke en mémoire. Très simples mais très rapides. Ce dont nous avons besoin pour gérer l’économie synchronisée, c’est d’appliquer des règles très simples mais de le faire très rapidement et à très grande échelle. Stocker des valeurs monétaires avec des dates d’échéances, établir des comptabilités très rapidement pour évaluer les disponibilités productives réelles du réseau pratiquement en temps réel. Tous ces calculs, tout le monde peut les comprendre mais seules des machines peuvent les effectuer suffisamment rapidement pour que l’organisation soit confortable à utiliser.

Pour ce qui concerne le capitalisme bancaire, on voit que le défaut de conception du système à la base, nécessite d’imaginer régulièrement des mécanismes d’ajustement. Ces mécanismes, pour gagner en efficacité, évoluent régulièrement en complexité au point que les êtres humains ont de plus en plus de difficultés à les appréhender et à prendre des décisions rapides. Il s’ensuit naturellement une utilisation de l’informatique pour aider aux décisions et même pour prendre certaines décisions automatiquement dans l’urgence. De ce fait, on observe de plus en plus de dérives liées à des systèmes pseudo-intelligents qui représentent un réel danger de perturbation de cette économie fondamentalement instable.

L’économie synchronisée fait massivement appel aux traitements informatiques en tant qu’outils arithmétiques mais pas en tant qu’aide intelligente à la décision. Elle ne nécessite pas d’utilisation d’intelligence artificielle.

Le support technologique.

Le support technologique.

Les technologies nécessaires à un fonctionnement synchronisé de l’économie sont à notre disposition. Nos téléphones portables nous donnent accès à un réseau de données, le réseau Internet nous relie tous quelque soit notre localisation, nos ordinateurs disposent de capacité de traitement largement suffisante pour gérer en temps réel toutes les données économiques de tous les opérateurs de la planète.

Nous pouvons utiliser des accessoires style carte de crédit, bague, bracelet ou autres, fonctionnant par couplage radio, qui nous permettent de nous identifier sur le réseau, à partir de n’importe quel ordinateur ou terminal de paiement d’un commerçant. Les dispositifs d’identification biométriques peuvent nous protéger d’une usurpation d’identité.

Toutes ces technologies sont maintenant abordables et accessibles à tous. L’économie synchronisée s’appuie sur ces dispositifs, elle nécessite simplement des protocoles d’échanges et de fonctionnement standardisés. Ces protocoles sont faciles à produire, mais il est obligatoire que leur conception, leur élaboration et leur gestion soient pilotées par la collectivité et non pas par une structure privée.
C’est la structure de pilotage pyramidale qui permet cette représentativité collective.

Evaluation sociale.

Evaluation sociale.

Dans le capitalisme bancaire de ce début de XXI ème siècle, le critère principal qui permet d’évaluer un individu repose sur son poids économique.
Dans tout rapport d’échange, économique ou autre, avec des interlocuteurs occasionnels, le seul élément facilement appréciable est le statut économique : carte de crédit, signes extérieurs de richesse, ...

Des critères plus diversifiés existent comme les diplômes, mais ces diplômes n’agissent qu’indirectement en permettant l’accès à des fonctions dans le système et permettant de dégager une valeur économique.

Un individu public profitant d’une existence médiatique, pourra être identifiable par d’autres qualités que son poids économique. Mais le poids économique peut influer exagérément sur une notoriété médiatique.

Ce principe de valorisation économique est très restrictif.
Des individus dont le travail, l’action, la réflexion sont utiles pour la collectivité ne peuvent être valorisés que par la production de produit comme des livres par exemple.
Mais la qualité d’une personne doit-elle être évaluée uniquement par sa capacité à écrire un ouvrage qui se vend ?

 

L’idéal est qu’un individu puisse être évalué facilement en fonction de la reconnaissance de certaines de ses capacités. Reconnaissance attribuée par d’autres individus.
Ces évaluations étant réparties dans le temps, elles permettent de mettre en valeur pour chaque individu des capacités reconnues par la collectivité.

L’objectif de cette valorisation est de permettre d’identifier les compétences et les qualités d’individus. Cela va permettre, par exemple, de confier des fonctions à des gens dont les qualités sont reconnues pour ces fonctions. Cela permet également de diriger des budgets vers des projets qui n’ont pas de finalité productive : recherches scientifiques, explorations, travaux artistiques de grande ampleur.

 

Cette forme d’évaluation sociale est un concept que nous pouvons envisager aujourd’hui grâce aux technologies dont nous disposons. Il y a dans ce domaine un champ gigantesque à explorer. Champ que l’on commence à peine à entrevoir avec les systèmes d’évaluations de certains sites Internet (ebay par exemple).
Les systèmes d’évaluation de ces sites sont gérés par des entreprises privées. En économie synchronisée, la gestion de ces dispositifs d’évaluation est confiée aux utilisateurs eux-mêmes par l’intermédiaire de la  structure de pilotage pyramidale.

Aperçu des mécanismes
Aperçu des mécanismes

La valorisation sociale doit être un système d’évaluation croisée géré sur le réseau.
Chacun dispose périodiquement d’un crédit d’évaluation. Il peut utiliser ce crédit pour attribuer des évaluations positives ou négatives à d’autres individus. Ces évaluations sont classées par domaines.
Le crédit périodique dont dispose un individu est fonction de la valeur globale de l’individu.
Les évaluations qu’il attribue aux autres dans un domaine sont pondérées par sa valorisation dans ce domaine. L’évaluation d’un scientifique X valorisé dans un domaine scientifique, et donc reconnu dans ce domaine, aura forcément plus de poids pour juger les compétences d’un individu Y dans ce domaine scientifique que la valorisation d’une personne Z sans compétence reconnue dans ce domaine.

La qualité de notation d’un individu est aussi prise en compte, avec des mécanismes réguliers de recensement de notes. Une personne X qui donne une bonne note à Y concernant un domaine, et ce Y  étant ultérieurement bien noté par un grand nombre pour ce domaine, la bonne anticipation de X doit valoriser son avis. A l’inverse, celui qui notera dans un sens et qui sera globalement désavoué par les évaluations des autres allant dans un sens inverse, sera dévalorisé.

Des mécanismes d’érosion dans le temps permettent aussi de rééquilibrer les évaluations des personnes actives dans un domaine par rapport à des personnes inactives.

L’attribution de points peut être fait activement par un individu, mais elle peut l’être aussi passivement. Le fait de diffuser sur un media électronique une production pédagogique, scientifique ou autre, peut générer une collecte automatique de points qui valorisera les auteurs.

Les ajustements possibles d’un tel système d’évaluation sont multiples, ils doivent être affinés dans le temps.
Des espaces d’évaluations avec des critères différents doivent pouvoir cohabiter pour pouvoir être appréciés par comparaison. 

Cette valorisation des compétences va permettre d’orienter les ressources de la collectivité et d’orienter de véritables choix de sociétés. 

Transparence économique et contrôle citoyen.
Transparence économique et contrôle citoyen.

L’économie synchronisée est basée sur un ensemble de règles.
Une forme d’organisation législative, mais pas d’organisation exécutive.
Pas d’exécutif, donc pas de pouvoir centralisé.

Pourtant les règles doivent être respectées dans l’intérêt du fonctionnement global, dans l’intérêt de la collectivité.

 

Nous avons vu par exemple que le principe d’anonymat lié à la liberté individuelle ne peut pas être transposé à l’activité économique.
En économie bancaire, cet anonymat était strictement protégé, en économie synchronisée cet anonymat peut être levé en cas de suspicion.

Un équilibre entre transparence et liberté individuelle peut être trouvé en s’appuyant sur les évaluations sociales.
Il n’est pas envisageable qu’un individu isolé puisse ouvrir des livres de compte qu’il juge suspects, mais, en cas de suspicion, il est tout à fait envisageable de prévoir des règles qui permettent à un groupe d’individu reconnu socialement comme compétent de lever cet anonymat pour effectuer un contrôle.

 

L’évaluation sociale peut donc attribuer automatiquement des fonctions d’arbitrage à des individus. Pour cela, ils doivent présenter pour la collectivité les qualités requises.

Toutes les actions d’arbitrages effectués sont évidemment consignées, les identités de ces arbitres sont enregistrées et leur arbitrage engage leur responsabilité.

Un individu qui faillit dans cette fonction d’arbitrage sera sanctionné par des évaluations négatives.

La transition vers l’économie synchronisée

Migration vers le capitalisme équilibré

Migration vers le capitalisme équilibré

Le fonctionnement de l’économie synchronisée assure une répartition homogène de la productivité.

Mais actuellement notre économie de production fonctionne dans ce modèle de capitalisme bancaire, et le problème se pose de faire la transition vers l’économie synchronisée.

Si on adopte l’économie synchronisée, tout le cadre réglementaire est redéfini. Pour intégrer dans l’économie synchronisée les entreprises capitalistes actuelles, il faut définir la valeur et la répartition du capital de ces entreprises pour l’enregistrer dans le réseau.
La logique voudrait que cet enregistrement retranscrive fidèlement la valeur enregistrée dans les greffes de l’économie actuelle.

Mais cette méthode aurait plusieurs défauts :
Elle validerait en économie synchronisée les déséquilibres acquis par l’ancienne économie bancaire,
Elle ne permettrait pas une irrigation rapide de l’économie par la ventilation des revenus du capital.

Il est donc préférable et logique qu’une partie du capital soit automatiquement ventilée lors de l’intégration de l’entreprise dans l’économie synchronisée. La seule contrainte c’est que ces règles doivent être satisfaisantes pour les entreprises en question, puisqu’elles n’adopteront l’économie synchronisée que si elles en acceptent les règles.

Les entreprises actuelles n’accepteront de renoncer à une partie de leur capital que si elles ont quelque chose à y gagner.
A ce niveau, on peut imaginer un scénario probable : les crises dues au paradoxe « revenu du travail en baisse / revenu du capital en hausse » vont affecter de plus en plus durement l’économie. Le modèle du capitaliste bancaire va susciter de plus en plus de remise en question.
Avec une organisation technique de l’économie synchronisée prête à prendre la relève, les premières entreprises vont faire un petit pas : un pied dedans un pied dehors, si leur activité dans l’espace « économie synchronisée » se révèle satisfaisante, le mouvement va rapidement suivre.

Le développement de l’économie synchronisée dépendra donc principalement de sa capacité à intégrer l’activité économique de la planète.
Reste aussi l’aspect politique, mais si l’économie synchronisée est une alternative au chaos, le politique suivra.

Les gains de productivité

Disparition de fonctions peu utiles
Disparition de fonctions peu utiles

L’économie synchronisée, en supprimant la nécessité du plein emploi, va permettre d’éliminer des quantités de fonctions qui n’avaient d’utilité que celle d’entretenir des « emplois ». Débarrasser de l’obligation de travaux inutiles pour gagner un salaire mensuel, beaucoup pourront s’investir dans des travaux réellement utiles mais à plus long terme.

La plupart des fonctions basées sur l’arithmétique vont se simplifier et s’automatiser : banques évidemment, comptabilité, fiscalité …

Les techniques de l’information permettent un rapprochement entre producteurs et utilisateurs. Les fonctions commerciales inutiles vont se réduire. Les intermédiaires parasites vont disparaître avec la disparition des moyens financiers artificiels qu’ils utilisaient.
La publicité va se réduire à de l’information simple et correcte.

La recherche technologique et scientifique va se débloquer et permettre d’éliminer de plus en plus de fonctions automatisables.
Les produits vont devenir durables.

Facilité de créer des entreprises même ponctuelles.
Facilité de créer des entreprises même ponctuelles.

 

Beaucoup de petites entreprises n’ont pas de notion de capital productif, et n’existent que comme cadre pour une activité productive individuel.
L’économie synchronisée intègre des mécanismes très simples de création d’entreprises productives. Cette simplicité est facilitée par le mécanisme de prélèvement unique. Un individu ou un groupe d’individus souhaitant s’investir dans une affaire quelconque, disposeront de fonctions accessibles par le réseau pour enregistrer leur activité. L’entreprise se créée instantanément et existe tant que l’activité existe. Une entreprise peut être ponctuelle pour une simple opération.
Une telle entreprise permet simplement d’avoir un revenu de production, et de transférer ce revenu de production à des comptes de consommations, transfert automatiquement affecté du prélèvement 50% qui profite à la collectivité.

L’entreprise ne fait l’objet d’un prélèvement que si elle produit et si elle encaisse, l’entreprise ne coûte rien si elle ne produit rien. Pour une entreprise simple, tout ce qu’elle produit sert à être dépensé par le compte individuel de l’entrepreneur.

L’incitation à produire n’est entravée d’aucun effet de seuil.
Il n’y a jamais de décalage dans le temps, le prélèvement est effectué au moment où l’opération est réalisée.

On produit : on gagne plus que son revenu d’actifs,
On ne produit pas, on se contente de son revenu d’actifs.

Pour les projets plus ambitieux, la création d’entreprises à capitaux est facilitée par les fonds d’actifs sociaux qui apportent le financement et des compétences pour assister l’entrepreneur.

Conclusion : La fin des systèmes bancaires.

Ni banques privées, ni banques d’Etats.

Ni banques privées, ni banques d’Etats.

Si on met en opposition le système économique soviétique basé sur une banque d’Etat et le système libéral basé sur des banques privées.
Dans le cas soviétique le pouvoir est présent, abusif, mais ne débouche sur aucune productivité technologique.
Dans le cas libéral le pouvoir est présent, abusif, mais le système est productif.

La banque est donc simplement le facteur de pouvoir abusif.
La productivité du modèle libéral est liée à la composante qui la distingue du système soviétique : l’économie de marché.

Sortir du système bancaire, sortir de l’économie virtuelle.

Sortir du système bancaire, sortir de l’économie virtuelle.

Les règles du marché libre ne sont pas dues au hasard. Ce sont des mécanismes de rétroactions, le propre même des mécanismes vivants.

C'est le système bancaire qui nous enfume en nous présentant cette économie comme du hasard, en construisant des produits financiers opaques et en faisant croire que cette finance est un casino. 
Mais la production réalise des profits en permanence. Quand les produits financiers que les banques nous fourguent se cassent la gueule, ce n'est pas une perte pour tout le monde, c'est un transfert du joueur à l'organisateur du jeu.

Si les banques acceptent de partager les profits, c'est uniquement pour entretenir la confiance dont elles ont besoin. 
Actuellement, nous avons l’opportunité d'être dans cette phase récessive où des banques sont amenées à ruiner les épargnants pour survivre, nous commençons donc à nous intéresser sérieusement à leurs fonctionnements. Mais tant qu'elles avaient la possibilité de redistribuer quelques miettes, les gens s'en contentaient !

 

Si les banques arrivent à nous enfumer, c'est aussi parce que ça nous arrange de ne pas trop nous fatiguer à comprendre le fonctionnement réel de l’économie.

Les banques jouent le rôle d’intermédiaire entre l’économie réelle et l’espace économique virtuel des comptes en monnaie. Maîtres du jeu, les banques entretiennent naturellement l’opacité pour user et abuser de cette position.
Les banques privées pour gagner de l’argent et les banques d’Etat pour gagner du pouvoir.

 

L'individu ne peut se réapproprier cette productivité économique que s’il accepte la contrainte de n’être plus limité à un espace économique virtuel.

 

En économie bancaire, rien n’était fait pour que les individus soient correctement informés sur les mécanismes monétaires et économiques. La complexité des bricolages élaborés en permanence pour corriger la conception bancale de l’outil monétaire participait largement à cette obscurité. Et la contrainte du travail aliénant ne laissait pas beaucoup de temps pour essayer de comprendre.
En économie synchronisée, le pilotage ne se fait pas par une autorité supérieure mais par la cohésion des actions de chacun, le maximum de moyens doit donc être mis en oeuvre pour la compréhension et le suivi de l’activité économique.
Il existe évidemment des gens qui ne s’intéressent pas à l’économie mais ceux qui veulent s’y intéresser doivent avoir les moyens de comprendre et de participer activement à la vie économique.

Et après ?

Et après ?

 

Le capitalisme bancaire reposait donc sur 3 catégories d’individus.
- Les salariés.
- La caste des capitalistes.
- Les banquiers.

Le cumul de tout l’engineering humain a aboutit à créer la valeur d’une épargne collective : le capital, cet engineering est en mesure de produire le nécessaire avec un travail humain de plus en plus réduit.
Les règles du capitalisme bancaire ont d’abord mis ce capital entre les mains d’une caste de capitalistes.
La création monétaire des banques de 2ème génération, grâce au coefficient multiplicateur de l’épargne bancaire par rapport à l’épargne populaire, permet aux banques d’absorber l’ensemble du capital planétaire.

Le salarié travaille donc pour l’entrepreneur capitaliste qui travaille, lui, pour le banquier.

 

Les règles de l’économie synchronisée nous débarrassent des banques et elles répartissent l’épargne capitaliste sur la collectivité entière.

 

Le capitalisme bancaire aura eu le mérite, grâce à cette capacité d’absorber la surproductivité humaine, de nous permettre d’éviter une question taboue.
En économie synchronisée, cette question devient incontournable :
Quelle occupation pour l’individu s’il ne lui est plus nécessaire de travailler pour « gagner sa vie » ?



-2011-04-


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