1ère lacune :
Pour que la monnaie circule totalement, tous les acteurs doivent finir un cycle monétaire à 0.
Ceux qui ont créé de la monnaie par leurs dettes doivent vendre leurs produits pour couvrir cette dette, et tous ceux qui ont vendu et encaissé de la monnaie doivent dépenser cette monnaie avant la fin du mois
Pas de chèque sans provision et pas de provision sans chèque !
En théorie cette méthode fonctionne, mais dans la pratique ça coince. Proche de la fin du cycle, les opérations seront délicates, dès que l’équilibre est atteint, toute nouvelle opération va nécessiter un re-équilibrage.
En fin de cycle on en revient pratiquement aux contraintes du troc.
Pour résoudre ce problème, l’ajustement de fin de cycle doit se faire d’une manière plus souple.
Cela est possible en faisant chevaucher deux cycles monétaires.
Il faut donc une monnaie distincte pour chaque cycle.
Une monnaie (M) va être créée et dépensée pendant un mois.
Le mois suivant, c’est une nouvelle monnaie (M) qui pourra être créée et dépensée, la monnaie du mois précèdent (M-1), pourra encore être dépensée durant ce mois mais elle ne pourra plus être créée.
Une monnaie peut donc être créée pendant 1 mois et elle peut être dépensée pendant 2 mois.
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Changer de monnaie tous les mois n’est pas envisageable avec une monnaie papier, mais avec une monnaie électronique, ça ne pose aucun problème. Les dispositifs électroniques de paiements vont gérer de manière transparente les transactions avec les deux monnaies courantes.
Toute transaction est effectuée prioritairement en monnaie M-1. Ca sera le cas si l’acheteur dispose encore de monnaie M-1 et si le vendeur n’a pas encore résorbé la monnaie M-1 qu’il a créée.
Si au moins un des 2 a déjà équilibré sa monnaie M-1, l’opération se fait en monnaie M et donc l’acheteur va créer de la monnaie pour cette opération.
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Si aucun des 2 n’a équilibré sa monnaie M-1 mais que le montant de l’opération dépasse le montant disponible en M-1, l’opération se fera en partie en monnaie M-1 et en partie en monnaie M. Un des 2 opérateurs au moins aura donc profité de cette opération pour finir son ajustement M-1.
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Avec cette méthode de chevauchement des cycles monétaires, les opérateurs ont un mois complet pour ajuster leurs comptes M-1.
En économie bancaire l’ajustement se fait en les fins de mois et il ne concerne que les acteurs débiteurs.
En économie synchronisée l’ajustement concerne ceux qui sont en négatif mais aussi ceux qui sont en positifs.
Tout le monde doit finir un cycle à zéro.
Arithmétiquement, si chacun a dépensé la monnaie qu’il a encaissée, chacun aura résorbé la monnaie qu’il a créée.
Toute la monnaie non compensée en fin ce cycle est éliminée, le créditeur perd son crédit et la dette du débiteur est effacée.
Pas très moral à première vue : le débiteur, s’en sort trop bien !
Evidemment, le débiteur pourrait être sanctionné. On verra qu’il n’est pas réellement sanctionné mais cette défaillance entraîne un préjudice.
Mais il faut bien comprendre que la défaillance du débiteur n’affecte pas directement ses propres créditeurs.
Les créditeurs qui sont pénalisés sont ceux qui n’ont pas dépensé leur monnaie en fin de cycle.
Ils sont donc eux aussi en partie responsables de cette défaillance.
Une palette de dispositifs permet de compenser son compte en fin de cycle. Des mécanismes quasi automatiques de dernier ressort permettent de compenser en dernière limite.
Un marché de prêt permet notamment à ceux qui ne trouvent aucune manière satisfaisante de dépenser leur crédit, de le prêter à ceux qui sont débiteurs. Mais cette bourse fonctionne sur la base de l’offre et de la demande. Le taux peut être positif mais il peut aussi être négatif, puisque le créancier peut accepter un taux négatif plutôt que de perdre son crédit. Pour l’emprunteur, il doit peser entre le préjudice causé par sa défaillance et le taux d’intérêts demandé.
En fait, cette activité de prêt est le révélateur de déséquilibre économique. Si l’activité économique est totalement équilibrée, le volume des prêts d’ajustement est nul.
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