Première réforme : l’outil monétaire.
La mise en service d’un système monétaire sain ne résoudra pas tous les problèmes que rencontre notre économie bancaire, mais il faut commencer par ce point.
Et autant mettre ce nouveau système monétaire en service rapidement car il est infiniment plus simple que les usines à gaz monétaires que nous utilisons.
Infiniment plus simple, simplement parce que nous disposons maintenant d’outils qui nous permettent de résoudre facilement le problème monétaire.
Le problème que doit résoudre la monnaie c’est simplement le problème de gestion du débit et du crédit de chaque individu
Quand nous gagnons de l’argent nous enregistrons un crédit, quand nous dépensons de l’argent nous enregistrons un débit. Tout individu, toute entreprise, toute administration doit équilibrer ces deux comptes. C’est pour gérer cet équilibre que nous avons besoin de la monnaie.
La gestion de ces deux comptes peut se faire simplement avec un réseau informatique universel fiable. Chaque individu, entreprise, administration peut échanger avec n’importe quelle autre entité de la planète à partir du moment où chacun a accès à ce réseau et peut y disposer d’un compte. Plus aucune monnaie à garantir, plus aucune nécessité de souveraineté monétaire nationale, plus aucun problème de taux d’intérêt. Le problème va simplement consister à mettre en place les règles pour que chacun assure l’équilibre de ses deux comptes.
Nous allons voir que ces règles peuvent être gérées de manière simple et totalement automatisée, mais avant cela, revenons sur notre organisation monétaire actuelle.
Pourquoi sommes-nous aussi loin de cette solution très simple ?
Nos moyens technologiques actuels nous permettent de gérer facilement ces comptes débit/crédit qui sont de simples informations, mais avant cela nous n’avions aucun moyen pour gérer de l’information pure.
La solution a donc été d’associer cette information débit/crédit à un objet matériel. En acceptant une pièce d’or, on dispose d’une information crédit.
Un objet matériel rare peut donc véhiculer une information crédit.
Mais on voit bien que l’inverse n’est pas possible. Si je vous donne un objet pour signaler que vous êtes débiteur, la première chose que vous aller faire quand j’aurais le dos tourné c’est de jeter cet objet. Un objet matériel ne peut pas véhiculer d’information débit.
Il faut dans ce cas que ce soit le débiteur qui signe par exemple une reconnaissance de dette à son créditeur, mais une reconnaissance de dette n’est utilisable que par le créancier elle n’est pas reconnue universellement. Si j’achète un bien à X et que X me paye avec une reconnaissance de dette de Y, quelle confiance je peux avoir dans la valeur de cette dette ? Quel moyen ais-je de recouvrer cette créance ?
En utilisant un objet matériel comme support d’échange, on a donc trouvé un moyen simple de contourner ce problème d’information crédit/débit, on ne gère que l’information crédit.
On ne peut donc s’engager sur un débit que si on dispose déjà d’un crédit.
Nous somme conditionné à cela, ça nous parait évident mais c’est absurde.
Si 2 personnes veulent échanger des biens, ils peuvent le faire avec une opération de troc, mais à partir du moment où les échanges concernent plusieurs personnes, ils ne peuvent plus le faire par troc, mais par opération crédit/débit. Avec la monnaie matérielle ils ne peuvent engager d’opération débit/crédit que s’ils disposent déjà d’un crédit.
C’est contraignant !
C’était nécessaire tant que nous ne pouvions pas gérer directement les informations débit/crédit.
Mais aujourd’hui pourquoi s’encombre-t-on toujours de cette contrainte ?
L’économie industrielle a la nécessité de gérer beaucoup d’échanges et donc beaucoup d’opérations débit/crédit, cela est beaucoup plus facile depuis que l’on a supprimé la contrainte matérielle de convertibilité or.
Aujourd’hui nous sommes passé à une organisation monétaire totalement automatisée en réseau, nous n’avons plus besoin de cette contrainte matérielle, mais malgré tout nous nous imposons toujours cette convention.
Avant d’engager la moindre opération d’échange il nous faut un élément de crédit, cette élément de crédit ne correspond à rien de matériel, il doit donc exister par pure convention. Les banques ont le privilège de créer cet élément de crédit pseudo-matériel. Elles le font à partir de rien, elles le font simplement en respectant des règles définies en interne de leur communauté bancaire.
Qu’il s’agisse de banques privées ou de banques publiques : le problème est le même.
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