BITCOIN

 


2016 01 29


BITCOIN

BITCOINBITCOIN

Un BITCOIN est un objet numérique rare.
Tout comme un métal qui est rare, cette particularité le prédispose à être utilisé comme monnaie.

D'un point de vue technique le BITCOIN est une solution astucieuse.
  • Les BITCOIN sont rares, on les découvre en testant des combinaisons numériques jusqu'à trouver celle qui possède la particularité recherchée. Cette recherche nécessite une puissance et un temps de calcul très important, c'est la PROOF OF WORKS. Les BITCOIN sont introduits par les individus qui les découvrent. Le nombre de BITCOIN à découvrir est limité à 21 millions.
  • BITCOIN utilise un procédé de signature (ECDSA) original et puissant pour signer chaque transaction. Quand un paiement BITCOIN est effectué, la transaction est signée par l'ancien propriétaire, puis l'opération est validée par un réseau P2P (peer to peer) ce qui permet de s'affranchir d'un serveur central.
  • Mais cette absence de serveur central impose une contrainte pour éviter que des membres du réseau ne trichent. Pour cela, la validation de la transaction doit elle aussi faire l'objet d'une PROOF OF WORKS, après quoi elle est stockée dans la BLOCKCHAIN qui mémorise toutes les transactions dont tous les BITCOIN ont fait l'objet depuis leur découverte. Cette BLOCKCHAIN qui grossit en permanence doit etre intégralement stocké par chacun des "peer" du réseau.

... solution astucieuse, mais lourde !


BITCOIN est-il une solution monétaire intéressante ?

Une monnaie est avant tout destinée à compenser des échanges, c'est à dire gérer des informations crédit/débit. Pour cela : BITCOIN prend le problème à l'envers !

(Rappel) :

Actuellement notre système monétaire est basé sur des objets matériels, pièces ou billets.

Cette contrainte est due au fait que ce système monétaire a été conçu à une époque où l'on n'avait pas les moyens de gérer de l'information pure. Nos ancètres ont donc choisi d'associer une information crédit à des objets matériels.

C'est parfait pour le crédit : A achète un objet à B, A paye B en lui donnant un objet matériel comme information du crédit que B possède maintenant. B a évidemment intérêt à garder cet objet-monnaie.
L'information crédit est véhiculée d'une manière fiable par un objet matériel.

Si on fait l'inverse, si c'est B qui donnes un objet matériel à A comme preuve de débit. La première chose que A va faire quand B aura le dos tourné, c'est de se débarrasser de cet objet.
L'information débit ne peut pas être véhiculée par un objet matériel !

Un système basé sur des objets matériels ne peut donc véhiculer que du crédit. Il autorise de ce fait la thésaurisation. Ce qui est une fonction parasite incompatible avec un système monétaire sain.

Avec un réseau numérique, c'est l'information débit qui est facile à gérer. Il suffit de faire signer par le débiteur un acte de débit pour valider une transaction. Cette information authentifiée par le débiteur, peut être présentée à n'importe quel utilisateur du réseau. Chaque crédit d'un acteur économique étant associé au débit authentifié d'un autre acteur. Il est très facile de créer une base d'échange fiable. Elle peut être répliquée autant de fois que l'on veut.

Au lieu de profiter de cet avantage qu'offre l'informatique pour se libérer de cette fonction parasite et toxique de thésaurisation, BITCOIN a construit une solution numérique pour coller à l'aspect matériel de la monnaie.
Or à ce niveau le problème est inversé : l'informatique n'est pas appropriée à l'unicité. Une donnée informatique peut facilement être dupliquée en la recopiant. Dans ce cas la preuve de crédit n'est donc plus fiable. Le détenteur d'une donnée numérique de crédit pourra très facilement la multiplier. Pour remédier à ce problème, la méthode de BITCOIN consiste à prendre à témoin un grand nombre d'acteurs pour chaque transaction, il s'assure de leur réalité physique par la PROOF OF WORKS. Et avec cette accumulation d'authentification, il assure à chaque solde BITCOIN une garantie d'unicité de propriété.

BITCOIN fait donc appel à une solution extrêmement lourde simplement pour maintenir cette fonction inutile et toxique de la monnaie : la thésaurisation.

 

BITCOIN n'est donc pas un outil particulièrement adapté à la fonction monétaire de compensation,
BITCOIN est typiquement un objet de thésaurisation. Mais c'est une monnaie d'un volume limité et qui ne correspond à aucune contrepartie réelle, sa valeur peut donc être très facilement manipulée par un acteur économique puissant. En achetant et vendant de grosses quantités de BITCOIN un acteur peut facilement influencer son cours et en tirer profit.

Certes BITCOIN permet de s'affranchir d'un système centralisé de banque d'émission, mais :

  • sa lourdeur est un handicap qui le rend inutilisable comme solution monétaire grand public.
  • BITCOIN ne peut fonctionner qu'avec un procédé de rémunération motivante pour les PEER qui valident les transactions en générant la PROOF OF WORKS. Ces rémunérations de validation favorisent les opérateurs qui disposent d'une grande puissance de calcul, ce qui à terme en ferra un système aussi centralisé qu'une banque centrale, avec la possibilité pour l'opérateur dominant de tricher à loisir.

 

La motivation actuelle de beaucoup d'utilisateurs de BITCOIN c'est l'anonymat. Pour disposer d'un solde BITCOIN il suffit d'en posséder la clé numérique, c'est-à-dire un simple fichier dans son ordinateur ou dans son smartphone. A partir de là, on peut acheter, vendre et stocker des BITCOINS sans dévoiler son identité. BITCOIN est donc un outil de paiement très prisé pour le commerce parallèle, très utilisé sur les "dark net" comme TOR où l'on peut vendre et acheter tout ce qui est illégal.


Conclusion :

BITCOIN n'est surement pas une solution pour assainir le système monétaire.

Par contre, les mécanismes expérimentés avec BITCOIN pourront très certainement trouver d'autres domaines d'applications.





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